Une résidence en peau d’écailles marque l’entrée de Marseille
Une résidence pour étudiants conçue par Tangram Architectes a une valeur particulière. Posté au bord de l’A7, elle est facilement reconnaissable avec sa façade ouest habillée de plus de 5.000 écailles en aluminium thermolaqué rouge, orange et or. Inauguré le 10 octobre par Jean-Baptiste Mortier, P-DG du groupe Kley, ex-Dométude, et Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, ce bâtiment R+9 a connu une première vie. Au départ, il s’agissait d’un immeuble de bureaux construit dans les années 1960 appartenant à la caisse primaire d’assurance-maladie des Bouches-du-Rhône. Acquis par Bouygues Immobilier, qui a porté le projet, il a été profondément restructuré sous la maîtrise d’œuvre de l’agence Tangram Architectes.
L’autre point marquant de l’opération est son emplacement. Cette résidence pour étudiants est située en entrée de ville, à quelques mètres de la gare Saint-Charles, au bord d’une passerelle autoroutière. Elle a été conçue pour participer à la revitalisation d’un quartier inscrit dans le périmètre de l’opération d’intérêt national Euroméditerranée. D’ailleurs, son emplacement a conduit la maîtrise d’œuvre à proposer d’en faire un bâtiment signal.
Sa conception a mobilisé, aux côtés de l’équipe projet de Tangram, Olivier Bocquet, architecte en charge du Tangram Lab. «Il fallait répondre à deux enjeux. Depuis l’extérieur, il s’agissait d’affirmer une présence forte et d’offrir une vision sans cesse changeante, cinétique, en utilisant la dynamique de l’autoroute. Depuis l’intérieur, la priorité était de se protéger du soleil et de créer des vues lointaines vers la mer», rappelle-t-il.
Pour répondre à ces enjeux, Tangram a travaillé sur plusieurs pistes à partir d’une démarche biomimétique. La façade est ainsi née de l’observation du caméléon. Les architectes ont notamment développé des outils de design génératif basés sur des algorithmes présents dans la nature pour générer une façade polyfonctionnelle répondant à plusieurs objectifs, dont celui d’économiser la matière pour minimiser le nombre d’écailles nécessaires et maximiser l’effet souhaité.