Un expert marocain propose des solutions concrètes pour atténuer le stress hydrique au Maroc

Face aux défis grandissants liés à la rareté de l’eau au Maroc, Abderrahim Khoyit, expert international en environnement et ingénierie civile, a partagé ses analyses et propositions pour répondre à cette problématique. Résidant actuellement au Canada, Khoyit estime que, malgré les conditions de sécheresse qui affectent le pays depuis plusieurs années, le Maroc possède les ressources nécessaires pour éviter une crise majeure, à condition d’optimiser leur gestion.

Une crise d’eau multifactorielle

Le Maroc fait face depuis des décennies à ce que Khoyit appelle « l’épreuve de l’eau », un phénomène englobant à la fois des périodes d’inondations et des sécheresses prolongées. Il s’agit d’une situation exacerbée par la combinaison de la faible pluviométrie et de la croissance démographique, entraînant une pression sur les ressources hydriques du pays. Selon l’expert, cette pression affecte non seulement l’agriculture, mais aussi l’ensemble des secteurs économiques et sociaux du pays.

« Le stress hydrique est souvent perçu comme un simple manque d’eau, alors qu’il englobe aussi les excès d’eau, tels que les inondations », explique Khoyit. Il rappelle que ces deux phénomènes sont néfastes pour l’environnement et, plus particulièrement, pour les cultures. Toutefois, c’est le manque d’eau, causé par la sécheresse, qui prédomine au Maroc et dans de nombreux autres pays de la région.

Khoyit souligne que le stress hydrique peut être mesuré par rapport à la quantité d’eau douce disponible pour la population. Lorsque cette quantité descend en dessous de 1 000 mètres cubes par habitant et par an, la région est considérée comme souffrant de pénurie d’eau. Au Maroc, cette situation devient de plus en plus préoccupante, d’autant plus que plus de 20 % des ressources en eau renouvelables du pays sont déjà utilisées, un indicateur clair du stress hydrique.

Solutions proposées pour atténuer la crise
Face à ce constat, Abderrahim Khoyit reste toutefois optimiste. Selon lui, le Maroc possède les ressources nécessaires pour surmonter ce défi, à condition d’adopter une gestion plus rationnelle et scientifique de l’eau. Parmi les solutions qu’il propose, on trouve :
. La gestion des ressources naturelles : Khoyit préconise la préservation et la réhabilitation des zones humides et des forêts, essentielles pour le maintien des équilibres écologiques et la régénération des nappes phréatiques.

. Modernisation de l’agriculture : L’agriculture, étant l’un des secteurs les plus gourmands en eau, doit s’orienter vers des techniques d’irrigation plus efficientes, comme l’irrigation au goutte-à-goutte. Cela permettrait de réduire les pertes d’eau tout en garantissant un rendement optimal des cultures.
. Le dessalement de l’eau de mer : Une des solutions clés avancées par Khoyit est l’accélération du développement des stations de dessalement de l’eau de mer. Le Maroc a déjà fait des progrès significatifs dans ce domaine, mais il reste encore beaucoup à faire pour couvrir l’ensemble des besoins, notamment dans les régions les plus touchées par la sécheresse.

. Le recyclage des eaux usées : Le traitement et la réutilisation des eaux usées représentent une autre piste que l’expert encourage à explorer. Ces techniques, combinées à une réduction de la consommation d’eau dans les secteurs énergétiques et industriels, contribueraient à préserver les ressources disponibles.

. Programmes académiques spécialisés : Enfin, Khoyit insiste sur l’importance de la formation. Il appelle les universités marocaines à développer des programmes spécialisés dans la gestion de l’eau et l’irrigation, afin de former des ingénieurs et techniciens capables de relever les défis futurs liés à la rareté de cette ressource vitale.

Une gestion durable, clé de l’avenir
Si le Maroc est confronté à un défi majeur en matière de gestion de l’eau, Abderrahim Khoyit se veut rassurant. Avec des ressources hydriques encore abondantes mais mal exploitées, il estime que le pays peut éviter une crise majeure à condition d’adopter une approche plus durable et innovante. Les efforts déjà entrepris, notamment dans le domaine du dessalement, laissent entrevoir un avenir où la pénurie d’eau pourrait être maîtrisée, à condition que les politiques publiques s’alignent sur une gestion plus optimale de cette ressource cruciale.

En conclusion, bien que le Maroc souffre de stress hydrique, des solutions existent pour relever ce défi. Le pays dispose des moyens nécessaires pour s’adapter et surmonter cette situation, à condition de mieux gérer ses ressources et d’adopter les technologies et techniques appropriées.

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