TAMESNA.. Le projet immobilier Sekkala, tarde à voir le jour
Tamesna a connu la naissance d’un projet immobilier qui n’a pas pris forme. En 2011, une trentaine de personnes ont avancé des sommes dans le cadre de Sekkala, un projet immobilier du groupe portugais Lusopor, sous les auspices du groupe Al Omrane chargé de piloter l’édification de la ville nouvelle.
Ces personnes ont été déçues. Leurs appartements n’ont pas été construits et l’entrepreneur chargé de l’ouvrage a quitté le pays. Elles n’ont reçu ni appartement ni indemnisation. Plusieurs ont perdu espoir de voir un jour leurs logements finalisés. Et pour cause : des prorogations de délais, un décès annoncé du gérant de l’entreprise lusitaine, des retards de livraison, peu de visibilité sur la suite de l’ouvrage et surtout le retrait de l’entreprise du Maroc sans préavis.
Aucun contact avec la société, aucune réponse d’Al Omrane
Certaines personnes ont donc lancé des appels pour récupérer l’argent qu’ils ont avancé, et qui varie entre 100.000 et 600.000 DH chacun. Mais en vain. Aucun contact avec la société et aucune réponse du ministère de tutelle et d’Al Omrane. «Nous n’avons aucun contact avec la société qui a disparu et aucune institution (ni le ministère de tutelle ni Al Omrane) ne répond à nos requêtes», regrette F.M., réservataire à hauteur de 100.000 DH dans le cadre du projet, cité par le site Yabiladi.
Selon la même source, plusieurs plaintes ont été déposées, mais les décisions de justice émises depuis n’ont pas pu être appliquées, «étant donné que Lusopor ne s’est jamais présentée au tribunal et a quitté son siège social au Maroc».
Un autre réservataire du même projet, cité par Yabiladi, affirme avoir «versé 170.000 DH d’avance». Le livrable devait être rendu en 2011, souligne-t-il, «mais à la suite du décès du gérant de l’entreprise, l’échéance a été repoussée pour 2012, sans qu’elle ne soit respectée». Et d’ajouter : «Même avant cela, on nous expliquait vaguement que le matériau importé mettait du temps à parvenir à Tamesna, que les banques rendaient les choses de plus en plus difficiles…»
Le refus des responsables d’Al Omrane de répondre aux sollicitations des réservataires pousse ces derniers à se poser mille questions. «Lorsque nous allons vers Al Omrane, on est confronté à une fuite en avant de ses responsables alors que c’est cette entreprise qui a fourni le terrain à Lusopor», souligne la même source.
«Les propriétés sur lesquelles les travaux n’ont pas encore débuté ont été restituées à l’investisseur marocain, tandis que pour les autres, sur lesquelles nous avons mis notre argent, la situation est restée en suspens. Devons-nous en déduire qu’Al Omrane reprendre le reste des terres à très bas prix et en bénéficier plus tard ?», s’interroge-t-elle.
Afin de trouver une issue à la situation, les réservataires ont sollicité les acteurs concernés avant de saisir la justice, sans jamais savoir comment récupérer leur dû. Des courriers obtenus par le site Yabiladi ont été transmis à titre collectif au ministère de l’Habitat, à l’ambassadeur du Portugal au Maroc ainsi qu’à la Chambre portugaise de commerce dans le pays, en plus da la Wilaya de la région de Rabat.
F.M. affirme avoir eu recours à la plateforme Chikaya.ma face à ces correspondances restées lettre morte, se confrontant encore une fois à une impasse.
Explication d’Al Omrane
Selon Latifa Aït Amoudi, responsable juridique d’Al Omrane, le chantier n’a pas été achevé «malgré les tentatives» du groupe marocain (nouveaux délais, facilités supplémentaires…). En effet, les héritiers du gérant de Lusopor «n’ont plus été intéressés par l’investissement immobilier au Maroc», suite au décès de ce dernier. «Il a même été convenu, à un moment, de faire appel à un nouveau promoteur pour continuer l’ouvrage, mais en vain», affirme-t-elle.
La responsable juridique indique que le Groupe Al Omrane a «dû recourir à un arbitrage, conformément à la convention avec Lusopor». Et d’ajouter : «Les audiences ont commencé il y a six mois et il a été décidé d’effectuer une expertise pour définir précisément l’état d’avancement des travaux qui permettra d’envisager la valeur des dédommagements à verser aux particuliers ou à l’entreprise [portugaise, ndlr].»
Cette expertise «permettra également de conclure si la qualité du bâtiment jusque-là mis sur pied est encore exploitable pour la continuité du chantier ou si elle nécessite de raser le terrain».
Concernant les réservataires qui ne souhaitent plus rester s’associer au projet, «il faudra procéder à la conversion de la valeur des dépenses ayant été nécessaires pour les travaux effectués, soustraire les dédommagements que nous devons, de notre côté, à Lusopor pour préjudice à l’image de marque ainsi que ce que nous devons de notre côté au Portugais, et le reste sera restitué aux demandeurs», précise Latifa Aït Amoudi.
La décision de la justice
«Aucun de la trentaine de réservataires ne sera laissé», assure-t-elle. Ce qui semble contredire avec la décision de justice, qui prévoit un remboursement à 100% aux réservataires qui se retirent. C’est en tout cas ce que réitère auprès de Yabiladi une source proche du dossier.
«L’une des réservataires, munie de son compromis de vente et ayant versé plus de 110.000 dirhams, a obtenu gain de cause, mais faute de trouver à qui déclarer ce jugement, la décision n’est pas appliquée alors que les entrepreneurs doivent s’y tenir et convenir qui parmi eux doit avancer la somme en cas de retrait du partenaire étranger.»
«Le titre foncier de ce projet est saisi judiciairement à plusieurs reprises», ajoute la même source, mais «les réservataires voulant se retirer sont lésées et doivent être indemnisés qu’ils soient étrangers, Marocains résidant à l’étranger ou d’ici».
«Si l’un des représentants de Lusopor dont la responsabilité est reconnue juridiquement retourne au Maroc et que les procédures nécessaires sont effectuées, il se peut qu’il fasse l’objet d’une arrestation sur la base de preuves quant à son lien avec le projet», indique de son côté notre interlocutrice.
Contacté à plusieurs reprises depuis la semaine dernière pour faire un commentaire sur l’affaire, Lusopor n’a pas donné suite aux sollicitations de Yabiladi.
«Si Al Omrane considère qu’il faut commencer par évaluer la valeur de l’ouvrage effectué avant de rembourser des réservataires, elle doit d’abord se tenir à la décision du juge approuvant un remboursement à 100%», conclut la même source.
Sekkala, un projet immobilier qui tarde à voir le jour
Tamesna a connu la naissance d’un projet immobilier qui n’a pas pris forme. En 2011, une trentaine de personnes ont avancé des sommes dans le cadre de Sekkala, un projet immobilier du groupe portugais Lusopor, sous les auspices du groupe Al Omrane chargé de piloter l’édification de la ville nouvelle.
Ces personnes ont été déçues. Leurs appartements n’ont pas été construits et l’entrepreneur chargé de l’ouvrage a quitté le pays. Elles n’ont reçu ni appartement ni indemnisation. Plusieurs ont perdu espoir de voir un jour leurs logements finalisés. Et pour cause : des prorogations de délais, un décès annoncé du gérant de l’entreprise lusitaine, des retards de livraison, peu de visibilité sur la suite de l’ouvrage et surtout le retrait de l’entreprise du Maroc sans préavis.
Aucun contact avec la société, aucune réponse d’Al Omrane
Certaines personnes ont donc lancé des appels pour récupérer l’argent qu’ils ont avancé, et qui varie entre 100.000 et 600.000 DH chacun. Mais en vain. Aucun contact avec la société et aucune réponse du ministère de tutelle et d’Al Omrane. «Nous n’avons aucun contact avec la société qui a disparu et aucune institution (ni le ministère de tutelle ni Al Omrane) ne répond à nos requêtes», regrette F.M., réservataire à hauteur de 100.000 DH dans le cadre du projet, cité par le site Yabiladi.
Selon la même source, plusieurs plaintes ont été déposées, mais les décisions de justice émises depuis n’ont pas pu être appliquées, «étant donné que Lusopor ne s’est jamais présentée au tribunal et a quitté son siège social au Maroc».
Un autre réservataire du même projet, cité par Yabiladi, affirme avoir «versé 170.000 DH d’avance». Le livrable devait être rendu en 2011, souligne-t-il, «mais à la suite du décès du gérant de l’entreprise, l’échéance a été repoussée pour 2012, sans qu’elle ne soit respectée». Et d’ajouter : «Même avant cela, on nous expliquait vaguement que le matériau importé mettait du temps à parvenir à Tamesna, que les banques rendaient les choses de plus en plus difficiles…»
Le refus des responsables d’Al Omrane de répondre aux sollicitations des réservataires pousse ces derniers à se poser mille questions. «Lorsque nous allons vers Al Omrane, on est confronté à une fuite en avant de ses responsables alors que c’est cette entreprise qui a fourni le terrain à Lusopor», souligne la même source.
«Les propriétés sur lesquelles les travaux n’ont pas encore débuté ont été restituées à l’investisseur marocain, tandis que pour les autres, sur lesquelles nous avons mis notre argent, la situation est restée en suspens. Devons-nous en déduire qu’Al Omrane reprendre le reste des terres à très bas prix et en bénéficier plus tard ?», s’interroge-t-elle.
Afin de trouver une issue à la situation, les réservataires ont sollicité les acteurs concernés avant de saisir la justice, sans jamais savoir comment récupérer leur dû. Des courriers obtenus par le site Yabiladi ont été transmis à titre collectif au ministère de l’Habitat, à l’ambassadeur du Portugal au Maroc ainsi qu’à la Chambre portugaise de commerce dans le pays, en plus da la Wilaya de la région de Rabat.
F.M. affirme avoir eu recours à la plateforme Chikaya.ma face à ces correspondances restées lettre morte, se confrontant encore une fois à une impasse.
Explication d’Al Omrane
Selon Latifa Aït Amoudi, responsable juridique d’Al Omrane, le chantier n’a pas été achevé «malgré les tentatives» du groupe marocain (nouveaux délais, facilités supplémentaires…). En effet, les héritiers du gérant de Lusopor «n’ont plus été intéressés par l’investissement immobilier au Maroc», suite au décès de ce dernier. «Il a même été convenu, à un moment, de faire appel à un nouveau promoteur pour continuer l’ouvrage, mais en vain», affirme-t-elle.
La responsable juridique indique que le Groupe Al Omrane a «dû recourir à un arbitrage, conformément à la convention avec Lusopor». Et d’ajouter : «Les audiences ont commencé il y a six mois et il a été décidé d’effectuer une expertise pour définir précisément l’état d’avancement des travaux qui permettra d’envisager la valeur des dédommagements à verser aux particuliers ou à l’entreprise [portugaise, ndlr].»
Cette expertise «permettra également de conclure si la qualité du bâtiment jusque-là mis sur pied est encore exploitable pour la continuité du chantier ou si elle nécessite de raser le terrain».
Concernant les réservataires qui ne souhaitent plus rester s’associer au projet, «il faudra procéder à la conversion de la valeur des dépenses ayant été nécessaires pour les travaux effectués, soustraire les dédommagements que nous devons, de notre côté, à Lusopor pour préjudice à l’image de marque ainsi que ce que nous devons de notre côté au Portugais, et le reste sera restitué aux demandeurs», précise Latifa Aït Amoudi.
La décision de la justice
«Aucun de la trentaine de réservataires ne sera laissé», assure-t-elle. Ce qui semble contredire avec la décision de justice, qui prévoit un remboursement à 100% aux réservataires qui se retirent. C’est en tout cas ce que réitère auprès de Yabiladi une source proche du dossier.
«L’une des réservataires, munie de son compromis de vente et ayant versé plus de 110.000 dirhams, a obtenu gain de cause, mais faute de trouver à qui déclarer ce jugement, la décision n’est pas appliquée alors que les entrepreneurs doivent s’y tenir et convenir qui parmi eux doit avancer la somme en cas de retrait du partenaire étranger.»
«Le titre foncier de ce projet est saisi judiciairement à plusieurs reprises», ajoute la même source, mais «les réservataires voulant se retirer sont lésées et doivent être indemnisés qu’ils soient étrangers, Marocains résidant à l’étranger ou d’ici».
«Si l’un des représentants de Lusopor dont la responsabilité est reconnue juridiquement retourne au Maroc et que les procédures nécessaires sont effectuées, il se peut qu’il fasse l’objet d’une arrestation sur la base de preuves quant à son lien avec le projet», indique de son côté notre interlocutrice.
Contacté à plusieurs reprises depuis la semaine dernière pour faire un commentaire sur l’affaire, Lusopor n’a pas donné suite aux sollicitations de Yabiladi.
«Si Al Omrane considère qu’il faut commencer par évaluer la valeur de l’ouvrage effectué avant de rembourser des réservataires, elle doit d’abord se tenir à la décision du juge approuvant un remboursement à 100%», conclut la même source.
source: Yabiladi