Souss‑Massa mobilise 3 milliards de dirhams pour renforcer son hub logistique
La région de Souss‑Massa, qui concentre près de 9,5 % du commerce extérieur du Royaume, a lancé un vaste programme d’investissement de 3 milliards de dirhams pour moderniser et étendre son offre logistique. Présentée à l’occasion de la quatrième édition des Rencontres régionales de la logistique, cette enveloppe cible trois volets majeurs : la montée en puissance du port d’Agadir, la création d’un port sec à Drargua (Agadir Atlantique) et le lancement d’une zone logistique de 45 ha à Qlaïa, au sud de la ville.
Un triptyque portuaire pour doper l’économie régionale
* Réhabilitation du port d’Agadir
– Budget : 500 millions de dirhams
– Objectifs : moderniser les quais, renforcer la manutention des conteneurs, améliorer la fluidité des opérations d’import‑export et réduire les délais de passage des navires.
* Port sec « Agadir Atlantique »
– Budget : 1 milliard de dirhams
– Implantation : 50 ha au sein de la zone d’accélération industrielle de Drargua
– Finalité : offrir aux chargeurs et transitaires une plateforme multimodale de consolidation, dédouanement et distribution, déchargeant le port maritime et désencombrant les axes routiers.
* Zone logistique de Qlaïa
– Budget : 350 millions de dirhams
– Superficie : 45 ha
– Porte d’entrée : commercialisation pilotée par l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL)
– Enjeux : accueillir entrepôts frigorifiques, plateformes de e‑commerce et services à valeur ajoutée (emballage, groupage, maintenance).
Une vision stratégique pour 2028
Selon Abdel Samad Kiouh, ministre du Transport et de la Logistique, « ce plan s’inscrit dans une vision globale visant à doter Souss‑Massa d’un réseau logistique de 750 hectares à l’horizon 2028 ». Il souligne l’importance d’une approche intégrée, alliant infrastructures portuaires, zones industrielles et corridors routiers, pour positionner la région en hub national et africain.
L’AMDL, sous l’égide du ministère, est chargée d’accélérer le déploiement de ces projets et d’accompagner la création de pôles logistiques comparables dans d’autres régions, notamment les provinces du Sud (Dakhla, Laâyoune, Guelmim), en phase avec l’initiative royale pour le littoral atlantique.
Cap sur l’export et la diversification
Omar Hajira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, a insisté sur le rôle clé de la logistique dans la relance des exportations : « Notre objectif est d’atteindre 400 entreprises exportatrices par an, contre un niveau actuel jugé insuffisant. » La feuille de route 2025‑2026 visera à combler un potentiel inexploité estimé à 120 milliards de dirhams d’exportations.
Malgré une forte présence du Royaume sur les marchés européens (63 % des échanges), asiatiques (18,9 %) et américains (12 %), la part de l’Afrique demeure marginale (4,6 % en 2023), avec un déficit commercial de 12 milliards de dirhams. L’amélioration de la chaîne logistique en Souss‑Massa, pôle agricole et touristique majeur, doit donc contribuer à renforcer les débouchés régionaux et continentaux, tout en réduisant les coûts et les délais de livraison.