Rabat : Des chauffeurs de taxi arrêtés pour poursuite dangereuse d’un véhicule de covoiturage

Dans un climat marqué par des confrontations houleuses et des ambiguïtés juridiques, le débat sur la réglementation des services de transport basés sur des applications illustre la nécessité urgente de solutions à une crise des transports qui s’aggrave au Maroc.

Les autorités de Rabat ont procédé à l’arrestation de trois chauffeurs de taxi impliqués dans une poursuite imprudente d’un véhicule privé opérant via une application de covoiturage. L’incident, filmé et largement partagé sur les réseaux sociaux, a eu lieu près du complexe Prince Moulay Abdellah, sur l’autoroute de Casablanca.

La poursuite, qui ressemblait à une scène hollywoodienne, a débuté à proximité d’une gare routière, impliquant trois taxis bleus pourchassant une Peugeot. Selon des sources concordantes, les chauffeurs de taxi reprochaient au conducteur de covoiturage de fournir des services de transport jugés illégaux.

La vidéo de l’incident montre également les chauffeurs de taxi insultant verbalement leur cible avant de tendre une embuscade, qui a occasionné des dégâts matériels aux véhicules concernés.

Cet événement met une fois de plus en lumière les tensions persistantes entre les taxis traditionnels et les services de covoiturage au Maroc. Beaucoup de chauffeurs de taxi réclament l’expulsion des plateformes de transport par application, estimant qu’elles représentent une concurrence déloyale.

Ces derniers mois, les vidéos de confrontations violentes entre chauffeurs de taxi et conducteurs de covoiturage se sont multipliées, mettant souvent en scène des attaques physiques. Des plateformes telles qu’Indrive sont régulièrement au centre de ces conflits, exacerbant une rivalité qui semble s’intensifier.

La question de la réglementation des services de covoiturage est d’autant plus pressante que le Maroc se prépare à accueillir des événements internationaux majeurs. Ce contexte soulève des interrogations sur la coexistence des services de transport public et privé dans le pays.

Face à cette situation, les autorités marocaines se sont engagées à plusieurs reprises à proposer des solutions. Mohamed Abdeljalil, ancien ministre des Transports, a notamment insisté en mars dernier sur la nécessité d’un consensus entre les différents acteurs du transport public pour établir une réglementation claire des applications de covoiturage.

« La régulation des transports ne pourra se faire que si tous les acteurs du transport public, y compris les petits et grands taxis ainsi que les bus, sont prêts à intégrer ce type de transport sur le marché », avait-il déclaré.

Abdeljalil a également souligné l’importance des petits et grands taxis, qui jouent un rôle essentiel dans le système de transport marocain en répondant aux besoins fondamentaux des citoyens.

Les appels à résoudre cette crise se multiplient. D’un côté, certains plaident pour des mesures plus strictes à l’encontre des services de covoiturage illégaux. De l’autre, des voix s’élèvent pour demander l’intégration de ces plateformes dans l’écosystème de transport à travers des réglementations claires, permettant ainsi une concurrence équitable.

Dans un contexte de crise croissante des transports, il devient impératif pour les autorités de trancher sur cette question afin de garantir la sécurité, l’équité et la satisfaction des usagers tout en préservant l’équilibre du marché.

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