Quand le tag Jawaz cause des retards
La société de l’autoroute du Maroc a lancé, en 2014, le tag Jawaz pour décongestionner la circulation sur les autoroutes et réduire les délais d’attente dans les gares de péage. Or, ce service de télépéage, à cause de ses défaillances répétitives, provoque des retards et soulève ainsi la colère des usagers de l’autoroute. Sa non-popularisation peut également occasionner des retards et des files d’attente.
Un homme coincé devant le passage automatique
Sur YouTube, un jeune homme au volant de sa voiture reste coincé devant le passage automatique du service Jawaz (c’est un dispositif de paiement électronique qui permet d’acquitter automatiquement et à distance le droit de passage). La barrière ne veut pas s’ouvrir. Profitant de la voie vide derrière lui, le jeune homme fait marche arrière pour essayer une deuxième fois. La barrière ne s’ouvre toujours. Pourtant, sa carte est chargée.
Cet habitué de l’autoroute se trouve pas mal de fois coincé devant le passage automatique du service Jawaz. Lorsqu’il appelle le 5050, on lui demande d’essayer. « Quel est le rôle de cette carte, si on se trouve coincé ? », se demande-t-il d’un air inquiet.
Comme cet automobiliste, plusieurs usagers de l’autoroute ont acquis le tag Jawaz pour éviter les files d’attente souvent longues, dans les gares de péage et gagner du temps. Ce dispositif leur fait perdre du temps.
Ces défaillances sont répétitives
Ces défaillances sont devenues répétitives : une fois sur quatre, le mécanisme ne marche pas. Des fois, il arrive que le compte de l’usager soit débité sans permettre le passage. Des fois, le passage ne se libère pas parce que la carte n’a pas été débitée.
Soulignons que ces incidents ne se produisent pas seulement sur l’axe autoroutier du Nord du Maroc, mais dans la plupart des autoroutes du Royaume. En effet, nombre de titulaires de Jawaz vivent régulièrement la même mésaventure que notre automobiliste de Taza. «Ça devient vraiment énervant», lance un conducteur au péage de Bouznika. «Ces défaillances qui n’ont pas lieu d’être commencent à tourner à la farce», renchérit un autre. Un manager d’une grosse multinationale, qui fait quotidiennement la navette entre Casablanca et Rabat, en est venu à regretter d’avoir souscrit cet abonnement. Pour lui, le temps c’est de l’argent. «Si je me suis abonné à Jawaz, c’est justement pour ne pas attendre aux gares de péage», s’écrie-t-il d’un air exaspéré en ajoutant que ce système fonctionne à merveille sous d’autres cieux…
La carte Jawaz n’est pas popularisée
Outre ses défaillances répétitives, la carte Jawaz n’est pas suffisamment popularisée. Des automobilistes qui empruntent l’axe autoroutier ne savent pas que des passages sont réservés à ceux qui possèdent la carte Jawaz. Ces automobilistes peuvent s’aventurer dans ces passages et être coincés. Ils bloquent ainsi la circulation. Résultat : perte de temps, file d’attente et colère des autres automobilistes.
Au lieu décongestionner la circulation sur les autoroutes et réduire les délais d’attente dans les gares de péage, le tag Jawaz oblige des automobilistes à rester coincés et à perdre leur temps.