Ministère de l’Equipement : Le BTP est propulsé avec 45 milliards dhs

Les acteurs du secteur du BTP (FNBTP, FMCI, Géomètres, FLBTP, FMC, etc.) ont pris part à la journée d’information sur le programme prévisionnel des marchés du BTP du ministère de l’Equipement de l’eau, au titre de l’année 2023, qui a eu lieu, mercredi 15 mars 2023 à Rabat, sous la présidence du ministre de l’Equipement et de l’Eau, Mr Nizar Baraka.
« Le ministère ambitionne d’accélérer le processus de réalisation des réformes programmées qui sont d’une priorité ultime. Puisque le secteur du BTP n’a pas pu échapper des impacts négatifs causés par covid-19, comme le témoignent certains indices, notamment la valeur ajoutée du secteur qui a enregistré un ralentissement de son taux d’accroissement, durant la fin de l’année 2022 par rapport à l’année précédente, les ventes de ciment ayant reculé de 10,6% au terme de l’année 2022 par rapport à l’année 2021 et ceci est lié à la hausse des prix des matériaux de construction et à l’impact de la guerre Ukraine- Russie. L’année 2022 a connu, à l’initiative du Ministère de l’Equipement et de l’Eau et de la FNBT et en coordination avec les secteurs concernés, des mesures exceptionnelles, objet d’une publication du chef de gouvernement que nous remercions de son soutien pour atténuer les effets de la hausse des prix et de la pénurie de certaines matières premières sur les engagements contractuels dans le cadre des appels d’offre publics », a déclaré Nizar BARAKA, lors de cette journée d’information sur les programmes prévisionnels des marchés du BTP du ministère pour l’année 2023.
La valeur globale du programme prévisionnel des marchés de bâtiment et des travaux publics (BTP) du ministère et des établissements sous sa tutelle, au titre de l’année 2023, dépasse les 45 milliards de dirhams, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka.
Intervenant à l’ouverture d’une journée d’information sur les programmes prévisionnels des marchés de BTP du ministère et des établissements sous sa tutelle, au titre de l’année 2023, M. Baraka a indiqué que ce montant global est réparti sur les secteurs de l’eau (14 milliards de dirhams), des routes et autoroutes (environ 13,6 milliards de dirhams), des ports (5,05 milliards de dirhams) et des équipements publics (13 milliards de dirhams).
Après avoir noté que la mobilisation de l’assiette foncière demeure l’un des mécanismes les plus importants contribuant à la réalisation des diverses infrastructures publiques, il a confirmé que les services du ministère de l’Equipement et de l’Eau et des établissements sous sa tutelle sont soucieux de prendre toutes les mesures proactives nécessaires à la mobilisation des biens immobiliers en relation avec la mise en œuvre de leurs programmes, en procédant notamment à la programmation des fonds nécessaires qui sont de l’ordre de 1,5 milliard de dirhams pour l’exercice 2023.
De même, les services du ministère œuvrent pour l’établissement d’un système efficace à même de prévenir les litiges sur les marchés publics, et les litiges en général, en assurant leur bonne gestion à travers des solutions alternatives consensuelles conformément aux mécanismes et procédures judiciaires en vigueur, a-t-il relevé.
Cette rencontre a été l’occasion pour M. Baraka de présenter les projets les plus importants lancés en 2022, mettant en avant l’importance du secteur des BTP et son rôle pivot dans la mise en œuvre des stratégies sectorielles.
Il a affirmé que le ministère cherche à mettre en œuvre des réformes réglementaires, législatives et institutionnelles d’accompagnement en vue d’atteindre plus d’efficacité, de transparence et de bonne gouvernance dans l’exécution des marchés publics avec la qualité nécessaire, au moindre coût et dans les délais impartis.
Cette rencontre, marquée par la participation des professionnels du secteur de BTP dans toutes ses composantes et des institutions concernées, se veut une occasion pour permettre aux professionnels du BTP une meilleure visibilité sur la commande publique et de découvrir de près les projets du secteur de BTP pour l’année 2023 et ce, dans le cadre de la consolidation de la transparence, de la compétitivité et de la bonne gouvernance. Elle ambitionne aussi de permettre aux entreprises et aux acteurs du secteur de mieux se préparer pour réaliser les programmes d’investissements prévus dans de meilleures conditions.

 

 

 

La mise en lumière des acteurs
 « Nous voulons remercier Mr le Ministre d’avoir organisé cette journée d’information tant attendue par les entreprises. En ce qui concerne le secteur du BTP, l’année 2022 a connu une offre réduite en matière de marchés publics. Et cette année de 2023, nous attendons le programme prévisionnel qui va être présenté par chaque département relevant du Ministère de tutelle, ce qui va permettre à nos entreprises de s’organiser, d’investir davantage et de prévoir les moyens qu’il faut pour la réalisation de ce programme. Nous nous félicitons du budget d’un montant de 45 milliards de dirhams qui a été alloué aux infrastructures, ce qui va permettre une relance du secteur et des entreprises dont certaines ont connu des difficultés, l’année dernière 2022, et nous espérons leur rebondissement cette année », a précisé le Président de la Fédération nationale du Bâtiment et Travaux publics (FNBTP), Mohamed MAHBOUB.
Quant au deuxième contrat programme, Mr Mahboub a répondu que « le contrat programme avance très bien et nous avons préparé un certain nombre de documents qui sont prêts et nous pouvons dire que plus de 70% du programme est réalisé. » En ce qui concerne le processus de qualification et de classification, Mahboub a répondu que « ce processus est en phase finale. Et le projet est présenté au chef du gouvernement pour approbation. »
 « Notre Fédération a été créée en 1976 et considérée l’une des plus anciennes Fédérations au Maroc. La FMCI, la FNBTP et le Gouvernement sont liés par un contrat programme, signé en 2018. Aujourd’hui, nous sommes présents à cette journée d’information à laquelle nous avons l’habitude d’assister chaque année pour prévoir les projets d’avenir que le ministère de l’Equipement et de l’eau va réaliser et pour essentiellement étudier avec le ministère et ses départements les moyens et les orientations qui seront mises à disposition pour élaborer une architecture d’un système en particulier et d’un écosystème en général, qui se constitue à travers les commandes publiques. Ces commandes publiques ne constituent pas uniquement des opérations d’achat, mais ce sont des opérations qui présentent les orientations stratégiques du Maroc pour atteindre l’autosuffisance, garder la souveraineté nationale, en matière de produits, de mode de construction et de conservation du patrimoine urbanistique. Ces orientations ne peuvent aboutir qu’avec des institutions qui rendent ces commandes publiques un outil de la mise en œuvre de ces orientations. D’autant plus que le citoyen est l’usager final de ces projets réalisés sur le terrain. La conformité du projet aux besoins du citoyen est l’objectif sublime qui devrait être pris en considération par le ministère, les acteurs, les commanditaires publics, les intervenant dans l’ingénierie et les entreprises responsables de réalisation du projet. Pour arriver à des résultats probants, il faut une bonne gouvernance et une gestion qui doit être revue chaque jour, diagnostiquée indépendamment et bien étudiée. Et en tant qu’acteurs, nous devrons développer nos compétences et notre expertise jusqu’à ce qu’elles conviennent parfaitement aux besoins des citoyens et des clients du Conseil et de l’Ingénierie », a indiqué Nabil Benazouz, Président de la Fédération marocaine du Conseil et d’Ingénierie.

 

 

 

Aziz Fartahi, Président de la Fédération nationale des Laboratoires d’Essai, de Contrôle, de Métrologie et de BTP a exposé sa vision afin de faire face à la demande croissante aussi publique que privée. « Le nombre des Laboratoires qualifiés reste très modeste en comparaison avec les autres corps des métiers, intervenant dans les chantiers de construction et de route. En effet, le nombre actuel des Laboratoires de BTP ne dépasse pas 33 entités dont presque 40% sont restés dans la course pour répondre à la commande publique à l’échelle du Royaume », a-t-il déclaré.
« Le laboratoire d’essais, de contrôle et de mesure au sein de la maitrise d’œuvre, joue un rôle déterminant pour garantir la sécurité et la pérennité des ouvrages projetés, tant pour son adaptation à l’environnement du site et au faisabilité géotechnique et géologique des projets au réceptacle naturel d’accueil, que pour la qualité des matériaux utilisés », a ensuite poursuit.
Pour lui le laboratoire d’Essais, de contrôle et de mesure est une prime d’assurance et un acteur incontournable qui en assure la qualité, la sécurité et l’économie des coûts. La non qualité, tout le monde le sait, pénalise sévèrement l’investissement.
« S’agissant de passation des Marchés publics, nous demandons qu’une action de vulgarisation des textes en vigueur soit faite auprès de nombreuses administrations, afin d’éviter à l’avenir toute incompréhension qui avait conduit par le passé à des injustices subies par les laboratoires et nous comptons sur l’appui de monsieur le Ministre dans ce sens pour donner à l’ingénieur du Laboratoire marocain la position qu’il mérite dans l’acte de bâtir », a-t-il souligné.
Les amendements les plus probables
Parmi les amendements cités dans cette rencontre, il faut citer « l’introduction d’un nouveau mode d’évaluation des offres basé sur l’offre financière la mieux-disante et l’institution de la règle d’écartement systématique des offres anormalement basses à l’instar des offres excessives pour lutter contre la casse des prix et la promotion de la qualité des travaux. »
Il y a lieu de citer aussi « l’amélioration du système de la révision des prix des marchés publics », en élaborant un projet d’arrêté, l’adressant au MEF pour contreseing et le soumettant dans le circuit d’approbation, publiant les index de révision des prix, améliorant les structures des index globaux actuellement en vigueur.
Les systèmes relatifs à la qualification et classification des entreprises et laboratoires de BTP et d’agrément des bureaux de conseil et d’ingénierie ont été évoqués par le Ministre Nizar Baraka en leur accordant une importance particulière. Le nombre des entreprises qualifiées et classées s’élève à 6000, le nombre des BCI agrées à 700 et le nombre des laboratoires qualifiés et classé à 30.
Le développement de l’Observatoire du BTP était aussi à l’ordre du jour qui est une mesure phare du Contrat programme pour le développement de l’ingénierie et de l’entreprise du BTP, signé en septembre 2018 entre le Gouvernement, la Fédération nationale du Bâtiment et des Travaux publics (FNBTP) et la Fédération marocaine du Conseil et de l’Ingénierie (FMCI). Le rôle de cet Observatoire est de diffuser des notes de conjoncture trimestrielle sur le secteur du BTP.
Même le CCAG-T et le CCAG-EMO, longuement débattu, ont été évoqués dans le discours du Ministre en annonçant que le MEF procèdera en concertation avec les professionnels et les départements concernés, à la refonte du CCAG-T et du CCAG-EMO en vue de les rendre plus performants et répondant ainsi aux attentes des MO et des professionnels.
Il y a lieu de citer aussi le lancement en cours de l’Appel d’offres relatif à l’étude de mise en place d’un référentiel des prix pour les prestations de conseil et d’ingénierie qui a pour objectif la maitrise des coûts estimatifs des prestations de conseil et d’ingénierie.
L’initiative du ministère de tutelle en concertation avec les départements ministériels concernés, a concerné aussi les mesures qui ont été édictées, selon une circulaire, pour atténuer l’impact de la flambée des prix sur les engagements contractuels afférents aux marchés publics.
Parmi les dispositions réglementaires qui ont été évoquées, la poursuite du renforcement de l’arsenal normatif dans le cadre des commissions techniques de normalisation liés au secteur du BTP par la production annuelle et l’homologation d’environ 150 normes marocaines.

 

 

 

Le BTP : levier de l’économie marocaine
Si ce secteur du BTP rayonne aujourd’hui au niveau national et international, c’est parce qu’il est entouré de militants, constituant ainsi les Fédération et les Associations du secteur du BTP, ayant pour rôle de défendre et de protéger les intérêts du professionnels et de leurs métiers respectifs, tout en réalisant sur le terrain des projets, selon les règles de l’art, honorant le Maroc, que ce soit dans le domaine routier, autoroutier, maritimes, ports, aéroports, aérogares, ou dans le domaine de l’eau notamment les barrages.
Le secteur du BTP est un secteur capital et décisif du fait de son rôle moteur dans le développement de l’économie marocaine à travers sa contribution au PIB national avec 6% et à la création de poste d’emploi avec 11%.
Cependant, le développement de ce secteur organisé du BTP dépend de la politique de l’Etat en matière d’infrastructures et d’Habitat et de l’engagement des entreprises sur la voie de la restructuration. Le grand souci des entreprises nationales du BTP, c’est d’être compétitives vis-à-vis des entreprises étrangères.
Il est à rappeler que le gouvernement s’engage dans (un esprit de continuité) à doter le pays d’infrastructures et de logistiques et à qualifier les ressources humaines nécessaires pour améliorer la compétitivité économique du Maroc.
Aujourd’hui, il n’y a pas lieu de s’interroger sur la volonté politique de l’Etat de mettre en œuvre une stratégie de développement du secteur du BTP. Puisque la journée d’information du mercredi 15 mars, a dissipé les doutes et a créé de l’espoir chez les entreprises nationale du BTP, à travers les engagements du Ministère de l’Equipement et de l’Eau et à travers le budget alloué au programme prévisionnel des marché du BTP du Ministère, annoncés par Mr Nizar BARAKA.
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