Les travaux de la 7e édition du Forum Centraliens Supélec prennent aujourd’hui fin à Casablanca
Les travaux de la 7e édition du Forum Centraliens Supélec organisée Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI par l’Association des Centraliens et Supélec du Maroc (ACSM), viennent de prendre fin aujourd’hui. Cette édition du Forum, qui fut articulée autour de la thématique clé “Quelle planification urbaine pour une ville durable ?”, s’est soldée par la formulation de plusieurs recommandations dégagées à l’issue des 4 ateliers tenus lors de la première journée de la rencontre (13 novembre) et qui furent animés par des panels composés d’éminents experts.
« Notre objectif principal est de positionner ce Forum en tant que force de proposition, de véritable think thank. On reproche souvent aux lauréats des grandes écoles de bouder les débats publics et la politique. Or ce Forum, qui a été créé en 2007, vient plus que jamais infirmer un tel constat ! », a déclaré Said El Baghdadi, Président de l’Association des Centraliens et Supélec du Maroc.
La planification urbaine a été traitée sous 4 angles :
Le premier atelier tenu dans le cadre du Forum a été dédié à la question du reengineering du processus et de la gouvernance. Le second a été consacré à l’inclusion socio-économique et au bien-être. Le troisième atelier a été réservé aux défis de la mobilité, tandis que le quatrième atelier a été axé autour de la question des enjeux de la durabilité.
Commentant les différentes recommandations énoncées, Les recommandations issues de ces ateliers ont été notamment orientées autour de 4 axes majeurs : la question de la stratégie de la ville de demain, celle du processus et gestion de l’urbanisme, celle de la gouvernance et du cadre juridique, et enfin celle liée au dispositif d’écoute et de mobilisation de la société civile.
De sa part, Said Ahmidouch, Wali de la Région de Settat-Casablanca, Gouverneur de la Préfecture de Casablanca a commenté : « aujourd’hui, les villes marocaines sont inscrites dans une logique de changement et de transition, et doivent tenir compte de la rareté des ressources (eau, terrains agricoles, foncier,…). J’ai noté que l’ensemble des recommandations tendait à aller dans le sens d’une planification urbaine moderne et durable qui invite fortement à remettre en question certaines visions adoptées auparavant ».
De manière globale, les recommandations invitent à promouvoir une nouvelle approche de la planification urbaine qui intègre la prise en compte des effets du changement climatique et des principes de durabilité ; les enjeux de la nouvelle mobilité (électrique, autonome, partagée, connectée…), la levée du tabou de la hauteur et enfin une approche centrée autour du citoyen et qui encourage l’inclusion et la mixité sociale et fonctionnelle. Elles appellent également au développement de villes intermédiaires qui seraient dotées d’équipements et de services à même d’augmenter leur attractivité.
Elles invitent en outre à s’inspirer de pratiques ancestrales d’urbanisation et notamment du concept des médinas, tout en se tournant vers les expériences les plus réussies au niveau national et international.
Elles considèrent également l’opérationnalisation comme étant un véritable nerf de la guerre permettant de mettre en place des villes réellement modernes et intelligentes. Elles appellent ainsi à encourager et systématiser des revues périodiques des documents d’urbanisme, tout en tenant compte des remontées du terrain à condition qu’elles soient fiables et actualisées, en plus de refocaliser les efforts des agences urbaines autour de la prospective et autour de projets structurants. Elles mettent également en exergue la question de la sécurisation dans la réalisation des infrastructures communes (santé, éducation, espaces verts, culture…) à travers la mise en place de mécanismes réussis (SDL, PPP et notamment les GIE).
Par ailleurs, ces recommandations invitent aussi à réfléchir à la mise en place d’une instance nationale qui serait en charge d’identifier les orientations stratégiques, tout en revisitant le cadre juridique et en facilitant la subsidiarité, la déconcentration et la collaboration des parties prenantes nationales et territoriales entre elles via la mise en place de passerelles réservées aux documents de planification territoriale.
Une autre remontée importante suite à ces travaux fut celle relative à la nécessité de créer un conseil auprès des communes et régions. Une telle instance serait composée de scientifiques (Ingénieurs, chercheurs…) de sociologues, d’anthropologues et d’urbanistes : elle permettrait notamment de soutenir et d’appuyer le développement territorial durable
Autre volet crucial traité durant cette rencontre, celui de l’appui des médias et des réseaux sociaux dans la sensibilisation des citoyens et de l’implication de la société civile par le relai d’unités de quartier dédiées.
Les participants ont en outre appelé à promouvoir le partenariat public-privé pour faciliter et accélérer le financement des projets clés, mais aussi l’innovation notamment en matière de gestion du foncier partagé, en plus d’encourager la finance durable et d’appeler à l’implémentation d’une taxe carbone. Les recommandations ont aussi invité au développement d’une intelligence territoriale effective à travers la data urbaine et d’indicateurs urbains durables et fiables.
Sur le plan des ressources humaines, les recommandations se sont penchées sur le renforcement des compétences des élus et de l’administration territoriale ainsi que la promotion de la formation initiale et continue dans les métiers de la planification urbaine durable.