Le secteur du ciment au Maroc est actuellement sous le regard attentif du Conseil de la concurrence. Une enquête approfondie, initiée il y a deux ans, est en phase de finalisation et vise à évaluer les pratiques concurrentielles au sein de cette industrie clé.
Concentration du marché et risques d’entente
Le marché marocain du ciment est dominé par quatre principaux acteurs : LafargeHolcim Maroc, Ciments du Maroc, Ciments de l’Atlas et Asment de Temara et un nouveau entrant Novacim.
Cette concentration suscite des interrogations quant à la possibilité d’ententes sur les prix, une préoccupation déjà soulevée par le passé. En 2007, une enquête avait révélé des pratiques tarifaires jugées illogiques, où le ciment était parfois vendu moins cher dans des zones éloignées des sites de production, suggérant une possible coordination entre les producteurs.
Évolution des prix et impact sur le marché
Malgré une surcapacité de production estimée à plus de 7 millions de tonnes, les prix du ciment au Maroc ont connu une hausse notable. Entre 2000 et 2018, le prix du CPJ 45 est passé de 860 à 1.480 dirhams la tonne, soit une augmentation de 72%. Cette tendance à la hausse, même en période de baisse de la demande, a permis aux opérateurs de maintenir des marges bénéficiaires confortables.
Initiatives récentes et perspectives
En réponse aux dynamiques du marché, des mouvements stratégiques ont été observés. Notamment, le groupe Heidelberg Materials Holding SARL a annoncé l’acquisition de Cementos Asment EEA, renforçant ainsi sa position sur le marché marocain à travers sa filiale Ciments du Maroc. Parallèlement, le secteur a enregistré une reprise notable, avec une augmentation de 21,1% des livraisons en avril 2024, stimulée par des projets d’infrastructures majeurs et une hausse des investissements publics.
L’avis imminent du Conseil de la concurrence est donc attendu avec intérêt, car il pourrait influencer significativement les pratiques commerciales et la régulation du secteur cimentier au Maroc.
