La sécurité et qualité dans le BTP… Dr Abdelmajid El Hor s’exprime
Dr Abdelmajid El Hor : ‘‘ La maitrise du coût et du temps est une contrainte à surmonter de manière réussie ’’
L’Association AMBC organise le 23 juin prochain à Casablanca la deuxième édition de sa Table Ronde. Au menu, une série de sujets d’actualité. Plus de détails dans cet entretien avec Dr Abdelmajid El Hor, GDG BCT CAPEC-Maroc, Secrétaire AMBC.
BTP News : Dans un premier lieu, quel bilan pour la 1ere table ronde ?
M. Abdelmajid El Hor : La première table a été l’occasion d’inaugurer une nouvelle forme de communication entre les professionnels de la construction. Les panels d’intervention ont été assurés par tous les présents sous forme d’échanges de connaissances professionnelles. Le modérateur présente le sujet des débats par un état des lieux, met l’accent sur les zones sujettes de questionnements, gère les apports des intervenants et capitalise la connaissance sous forme de mise à niveau et de recommandations. La première table a été une réussite par le nombre et la qualité des intervenants publics et privés. C’était une première qui fondait le concept et rompait avec la passivité de l’assistance face à l’exposant et ne permettait pas de mesurer le degré de pertinence des thèmes après débat ! D’ailleurs cette deuxième table qui sera organisée conjointement avec la compagnie d’assurances ATLANTASANAD est une des recommandations de la première.
Peut-on avoir une idée sur ce que vous avez prévu pour la prochaine édition des tables rondes organisé par L’AMBC ?
Le même concept étant maintenu, cette deuxième table organisera les débats autour de deux thématiques d’actualité pour les constructeurs sur les plans informationnel et économique. Lesquels constructeurs, engagés en louage d’ouvrage, auront à gérer une situation économique inédite de par les fluctuations informationnelles quelles soient contractuelles et/ou fonctionnelles, que par la recherche de la rationalité et l’optimisation dans l’emploi de la matière et de l’énergie.
Les deux thèmes s’inscrivent dans le contexte exceptionnel de hausse des prix des matières premières et des potentielles ruptures d’approvisionnement et se déclinent comme suit : L’assistance de l’Assureur dans toute stratégie de réévaluation et de couverture du risque construction, ainsi que l’accompagnement assurantiel de conjoncture ; La contribution du contrôleur technique dans toute stratégie d’optimisation dans le cadre de la normalité du risque, ainsi que dans la vigilance matériaux et procédés pour une réalisation conforme.
Quelle sera la thématique centrale de cette édition ?
À la thématique principale, il faut substituer le probable apport aux constructeurs, notamment ceux engagés dans les adjudications publiques et qui sont affrontés aux difficultés de les exécuter dans un environnement de fluctuations stochastiques ! Certes l’État a mis en place des mesures de facilitation, mais notre apport en conseil/accompagnement assurantiel, d’optimisation et de vigilance technique constituera un complément essentiel à une gestion de conjoncture. La thématique centrale sera la gestion concourante des dispositions palliatives face aux difficultés conjoncturelle.
En tant que professionnels du secteur, quels sont aujourd’hui les obstacles, voire les contraintes à surmonter pour aller de l’avant ?
Les difficultés font partie de tous processus de réalisation ! elles se gèrent à l’avantage des projets et leur gestion réussie constitue une base de connaissance à partager entre professionnels. C’est la boucle cognitive qui nourrit la réglementation, la normalisation, la certification, etc. Aujourd’hui le temps est à la gestion rapprochée du risque ouvrage. L’objectif étant d’assurer les objectifs de sécurité, de qualité et de confort mais avec une meilleure maitrise du coût et du temps : Ces deux paramètres sont en effet devenus des contraintes à surmonter de manière réussie !
Qu’en est-il de l’état des lieux du secteur aujourd’hui ?
Le secteur est appelé à évoluer vers une gestion rapprochée des paramètres de la construction, tout corps de métiers confondus. Le temps est au ‘BIM’ ouvrage où la gestion économique est concourante de tous les intervenants pour un objectif partagé : responsabilité des constructeurs/parfait achèvement des ouvrages/maitrise des coûts. Ceci dit l’état des lieux actuel du secteur recèle des difficultés et des contraintes nécessitant une réflexion innovatrice et libératrice.
Quelle est votre propre lecture du secteur à l’heure d’une conjoncture inflationniste marquée par une hausse effrénée des matières premières et par la flambée des prix des carburants ?
Tous les marchés de construction s’impactent de leurs environnements à titre d’évolution normale qu’accidentelle ! c’est pourquoi la plupart des contrats de louage d’ouvrage prévoient des clauses circonstancielles pour départager les obligations des contractants. La question reste de l’ordre de l’économie générale dont le bâtiment est l’un des baromètres principaux ! la matière et l’énergie sont des entrants dont le coût doit être bien maitrisé en emploi avant même le prix d’acquisition ! C’est la raison prônée par nos tables rondes en ouvrant la concertation et la recherche sur l’emploi de la matière et de l’énergie dans le cadre de l’ingénierie concourante. Le secteur doit s’employer à l’optimisation pour soulager le poids du coût.
Qu’attendez-vous de l’organisation de cette édition, et quand est ce qu’elle aura lieu ?
Nos tables rondes renforcent le partage de la connaissance professionnelle entre les constructeurs. C’est une première étape nécessaire au nivellement des acquis métiers et au pontage nourricier du savoir-faire technique. La deuxième étape sera l’identification des carences palières en vue de contribuer utilement à relever les défis que nous pose notre environnement de travail. La troisième étape est la contribution à la construction de l’écosystème professionnel du bâtiment. Notre prochaine table ronde aura lieu le jeudi 23 juin 2022 à partir de 15h dans la grande salle de l’hôtel Place d’Anfa de Casablanca.
Entretien réalisé par Khalid Fakhir