La réouverture attendue du zoo d’Aïn Sebaâ suscite des débats sur les tarifs élevés
Après une décennie d’attente, le zoo d’Aïn Sebaâ, à Casablanca, semble enfin prêt à ouvrir ses portes. Le 28 novembre 2024, le Conseil communal de Casablanca, présidé par Nabila Rmili, prévoit de valider un contrat de gestion déléguée avec l’entreprise Dream Village, chargée de l’exploitation et de la maintenance du parc animalier.
Le projet, considéré comme l’un des chantiers majeurs en suspens dans la métropole, accueillera 319 animaux répartis sur 75 espèces. Cependant, les tarifs proposés pour l’accès et les services ont provoqué une vive controverse parmi les habitants. Selon les termes du contrat, le prix d’entrée est fixé à 80 dirhams pour les adultes et 50 dirhams pour les enfants. Ces montants augmenteront respectivement à 100 dirhams et 60 dirhams d’ici 2029. Par ailleurs, le stationnement coûtera 15 dirhams, et les revenus annexes des stands, restaurants et boutiques reviendront intégralement à la société gestionnaire.
Cette tarification a suscité un tollé parmi les citoyens. Plusieurs voix s’élèvent contre ce qu’ils qualifient de coûts « inaccessibles », surtout pour les familles nombreuses et les ménages à revenus modestes. Des internautes et commentateurs estiment que ces prix risquent de limiter l’accès des Casablancais, transformant un projet public en un service de luxe inaccessible. Beaucoup réclament des tarifs plus abordables, à l’image d’autres parcs dans le pays, notamment celui de Rabat.
Engagements de l’entreprise gestionnaire
Dream Village devra respecter des normes strictes pour la gestion et la préservation des animaux, conformément à la loi 29.05 sur la protection de la faune et de la flore. L’entreprise est également tenue de maintenir les infrastructures en bon état, de garantir le bien-être animal et de répondre aux exigences vétérinaires. La société disposera de six mois, après réception des fonds, pour acquérir les animaux manquants et compléter la collection.
Un projet critiqué pour sa gestion
La gestion du zoo, financée en partie par des fonds publics, suscite des interrogations sur la privatisation croissante des infrastructures publiques à Casablanca. Alors que certains saluent l’initiative comme un pas en avant pour l’attractivité touristique, d’autres dénoncent une politique qui semble éloigner les citoyens les plus démunis des espaces récréatifs.
Avec ces nouveaux tarifs, le zoo d’Aïn Sebaâ devra convaincre que son modèle peut concilier rentabilité et accessibilité pour l’ensemble des Casablancais.