La culture du cannabis à des fins licites a contribué au développement local des régions concernées
Une dynamique de développement s’est progressivement installée au niveau des régions concernées par la culture et la production réglementée du cannabis à des fins industrielles et cosmétiques, marquant la fin d’une première saison de cette culture.
A cet égard, des acteurs en la matière, ont confirmé dans des propos accordés à la MAP que les premiers résultats obtenus ont mis en avant la viabilité sociale et économique résultant de la réglementation de la culture et de la production du cannabis.
Les spécialistes ont, de ce fait, mis en lumière le fait que la légalisation du cannabis à des fins licites a conduit à la création d’un écosystème dédié à cette culture, qui permet la transformation du cannabis en produits médicaux, pharmaceutiques et industriels, en plus de son exportation vers les marchés internationaux.
S’exprimant à cette occasion, Makhlouf, président d’un groupement d’intérêt économique, a mis l’accent sur le succès rencontré par la première saison qui a suivi la réglementation des activités relatives au cannabis, malgré la présence de certains défis liés au retard de démarrage de la culture, aux vagues de chaleurs estivales et à la pénurie d’eau.
Il a, par ailleurs, souligné que le groupement a enregistré un rendement satisfaisant au cours de cette saison, atteignant environ 7,2 kg par plante/graine.
“Ce succès a suscité un intérêt croissant chez les agriculteurs pour envisager davantage la conversion vers la culture et la production licite du cannabis”, a-t-il expliqué.
S’agissant du développement de cette filière au niveau de son groupement, M. Makhlouf a annoncé l’ouverture prochaine d’une unité de transformation des produits du cannabis, avec une capacité annuelle de 30 à 50 tonnes, permettant la fabrication de 500.000 à 700.000 unités de produits.
De son côté, K. El Attaoui, pharmacien responsable dans un laboratoire pharmaceutique, a affirmé que l’impact positif de l’autorisation des usages licites du cannabis médical a incité les agriculteurs à réguler leur production, contribuant ainsi au développement économique des régions concernées.
Il a, dans ce sens, noté que le secteur pharmaceutique suit attentivement le développement de cette nouvelle filière du cannabis médical depuis la publication de la loi 13.21 sur les usages licites du cannabis, ainsi que des arrêtés et décrets publiés au Bulletin officiel entre 2021 et 2022.
En ce qui concerne la production de cannabis thérapeutique, M. El Attaoui a expliqué qu’après la régulation, son unité pharmaceutique a enregistré, pour sa première année, une récolte d’environ 2.000 kg à haute teneur en THC.
Pour sa part, A. Merouni, président d’une coopérative spécialisée dans la transformation du cannabis dans la province d’Al Hoceima, a affirmé que la réglementation de la culture du cannabis a permis aux agriculteurs à adhérer activement aux efforts de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC).
“La régulation a ouvert la voie aux agriculteurs des régions concernées pour adhérer activement à la production et à la culture licite du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles”, a-t-il dit, appelant à davantage d’efforts pour surmonter les contraintes liées aux moyens techniques et financiers, notamment pour les petits agriculteurs et les investisseurs.
Il a, en outre, salué les efforts déployés par l’ANRAC visant à mettre un terme à la “culture dominante” entourant les activités liées au cannabis, tout en mettant en avant l’engagement de l’Agence à assurer le succès du lancement de cette nouvelle filière, susceptible de générer un grand essor et de faire bénéficier la population et les investisseurs des régions concernées.