La co-organisation de la Coupe du Monde 2030, un tournant économique pour le Maroc

La co-organisation du Mondial 2030 devrait générer pour le Maroc des revenus financiers colossaux avoisinant 1,2 milliard de dollars. Cet événement aura un impact significatif sur plusieurs secteurs.

Il générera de nombreux emplois pour les jeunes, dynamisera le tourisme, stimulera les investissements et renforcera les infrastructures du pays. Mohammed Jadri, consultant et expert économique, assure que cet événement sera bénéfique pour le royaume avant, pendant et après la compétition.

Avec ses nombreux partenaires, le Maroc prévoit de lancer un ensemble d’investissements dans les infrastructures telles que les routes, hôtels, stades, et transports aériens et maritimes, créant ainsi un grand nombre d’emplois. Selon Jadri, de nombreux touristes souhaiteront visiter le Maroc après cet événement, ce qui se reflétera positivement sur le marché de l’emploi local.

Cet événement est perçu comme une véritable opportunité pour un décollage économique. L’objectif est d’augmenter le produit intérieur brut (PIB) du Maroc pour atteindre 260 milliards de dollars d’ici 2035, explique Jadri. L’analyste économique Omar Kettani n’est cependant pas tout à fait d’accord avec cette vision optimiste.

Selon lui, les investissements pourraient être de nature capitaliste plutôt qu’opérationnelle. En d’autres termes, les investissements annoncés sont orientés vers les infrastructures, avec des retours attendus à moyen ou long terme.

Kettani souligne la nécessité de distinguer entre la capitalisation lucrative et les investissements visant à résorber le chômage déguisé et à intégrer les travailleurs du secteur informel, qui accueille 3 millions de citoyens.

Il fait remarquer que bien que le Maroc encourage les étrangers à visiter le pays en organisant une série d’événements internationaux, certains phénomènes comme la mendicité constituent un obstacle à la réussite de cette initiative.

« Nous encourageons le tourisme d’une part et le combattons d’autre part, car les touristes n’acceptent pas la prolifération de tels phénomènes », explique Kettani.

Kettani insiste sur la nécessité pour le Maroc d’adopter une politique économique de nature sociale. « Nous avons des politiques capitalistes basées sur de grands investissements, comme les infrastructures de base, en particulier sportives », indique-t-il. Bien que des investissements sociaux aient émergé à travers le projet de couverture sociale et la construction d’hôpitaux, Kettani déplore que ces initiatives ne suffisent pas.

Il critique une mentalité rentière, capitaliste et monopolistique qui, selon lui, ne peut pas employer beaucoup de personnes.

Kettani conclut que l’économie marocaine continuera de générer des revenus, mais que ces bénéfices ne dépasseront pas 3,5 à 4 % de la croissance économique nationale, en raison du manque d’investissement dans le capital humain, notamment dans les zones rurales, qui représentent 40 % de la population et dont les habitants dépendent de l’agriculture.

Selon lui, les problèmes sociaux du Maroc, principalement la pauvreté, le chômage et la marginalisation, ne seront pas résolus par un gouvernement axé sur des politiques capitalistes et commerciales.

La co-organisation de la Coupe du Monde 2030 offre au Maroc une opportunité sans précédent de renforcer son économie et d’améliorer ses infrastructures.

Cependant, il est crucial que ces investissements soient accompagnés de politiques sociales robustes pour garantir un développement équilibré et inclusif.

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