Forêts urbaines au Maroc : un patrimoine en péril face à la sécheresse

La sécheresse persistante qui frappe le Maroc depuis sept ans menace sérieusement les forêts urbaines, essentielles au bien-être des citoyens. Confronté à l’assèchement de ces espaces verts, le pays tente de sauver ce qui peut encore l’être à travers un ambitieux programme de reboisement.

Un écosystème vital en déclin
Les forêts urbaines marocaines, couvrant environ 105 000 hectares, constituent un refuge écologique précieux pour la population et jouent un rôle crucial dans la régulation climatique des villes. Cependant, le manque de précipitations et les températures extrêmes accélèrent leur dépérissement, rendant les arbres plus vulnérables aux maladies et aux parasites.

Face à cette situation, l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) a lancé plusieurs initiatives pour freiner cette dégradation. Mais ces interventions, bien que nécessaires, soulèvent un dilemme : comment restaurer ces forêts sans altérer leur identité et leur attrait pour les habitants qui y trouvent un espace de détente ?

Le cas critique de la forêt de Bouskoura
À Casablanca, la forêt de Bouskoura, seul grand espace vert de la métropole, est en danger. Le dépérissement rapide de ses pins et eucalyptus a poussé l’ANEF à déclencher un plan d’urgence. Celui-ci prévoit l’élimination des arbres morts sur 150 hectares et la replantation sur 700 hectares avec des espèces plus adaptées aux conditions climatiques actuelles.

Le même combat se joue à Rabat, où l’ANEF tente de restaurer le « coulé vert » entre la capitale et Témara, un projet initialement conçu pour freiner l’urbanisation galopante. Ici, des hectares dégradés par l’occupation illégale ont été récupérés et reboisés avec des espèces résistantes, comme le casuarina.

Des solutions, mais des défis persistants
Pour contrer le stress hydrique, l’ANEF mise sur des techniques innovantes comme le système « Waterboxx », qui optimise l’usage de l’eau, et l’irrigation avec des eaux usées traitées, testée notamment dans la ceinture verte d’Ouarzazate.

Malgré ces efforts, le défi reste immense. L’ambition de l’ANEF est de reboiser 600 000 hectares d’ici 2030, mais seuls 150 000 hectares ont été restaurés à ce jour. Pendant ce temps, la sécheresse continue de sévir et le rythme du reboisement semble insuffisant pour compenser la destruction rapide des forêts.

Si des mesures plus radicales ne sont pas prises, le Maroc risque de voir disparaître ces précieux îlots de verdure, privant ainsi ses citoyens de leurs bienfaits environnementaux et sociaux. La question qui se pose désormais est simple : le pays agit-il assez vite pour sauver ses forêts avant qu’il ne soit trop tard ?

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