Covid-19.. Les Marocains ont toujours du mal à trouver des masques de protection
Les citoyens ont toujours du mal à se procurer des masques de protection, que ce soit dans les différents centres commerciaux ou les épiceries. De peur d’être pénalisés, certains ont été contraints de réutiliser les masques «grand public» ou de les désinfecter malgré les risques encourus pour leur perméabilité.
Le problème se pose également pour les masques de qualité que le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, avait annoncé, vendredi 10 avril, qu’ils seraient disponibles en grandes quantités dans les marchés, pour répondre aux besoins de la demande nationale.
Lundi dernier, les centres commerciaux se plaignaient encore de ruptures de stocks. Selon certaines sources, cette fausse pénurie est d’abord due au manque de contrôle du circuit de distribution que l’Etat avait défini pour les sociétés de production. D’autres sources attribuent cette carence au prix de vente réglementé qui pousse les intermédiaires et les spéculateurs à s’emparer des masques pour les revendre à un prix supérieur à celui fixé par les pouvoirs publics.
Récemment, le ministre de l’Industrie avait promis que 5 millions de masques de protection seraient distribués, à partir de mardi dernier, aux marchés et commerçants de détail. Comment expliquer la disparition de ces 5 millions de masques de protection produits chaque jour dans les usines ?
Certains estiment que le prix réglementé de 80 centimes l’unité a profité aux seuls intermédiaires et aux spéculateurs qui ont acheté de grosses quantités de masques pour les revendre avec une forte marge bénéficiaire. D’autant que l’Etat, en la personne du ministre de l’Economie et des finances, avait auparavant fixé le prix du masque à 2,50 dirhams. Un prix trois fois supérieur, donc, qui avait même été publié au bulletin officiel.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 21 avril, que la plupart des commandes faites par les commerçants aux sociétés de production de masques ne sont satisfaites qu’en partie. Le plus gros des commandes est, en effet, détourné par les intermédiaires pour une revente au prix fort atteignant parfois jusqu’au triple du prix d’origine. Du coup, les quantités destinées aux marchés à travers les canaux déterminés par les autorités publiques s’en trouvent fortement réduites, faute d’un contrôle de la source au point de vente.