Banque Mondiale.. Les femmes ne jouissent que des trois quarts des droits qui sont reconnus aux hommes

En moyenne, les femmes ne jouissent que des trois quarts des droits qui sont reconnus aux hommes. Les femmes étaient déjà défavorisées avant la pandémie, et les initiatives gouvernementales visant à atténuer certains des effets de la crise, bien qu’innovantes, ont été limitées dans de nombreux pays, souligne le rapport. C’est ce qui ressort du rapport de la Banque mondiale « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » de 2021.

Selon un communiqué, ce rapport évalue les lois et réglementations dans 8 domaines qui affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 pays, couvrant la période de septembre 2019 à octobre 2020. Qu’il s’agisse de la mobilité ou des défis que représentent le travail, la parentalité et la retraite pour les femmes, les données offrent des repères objectifs et mesurables permettant d’évaluer les progrès mondiaux en matière d’égalité entre les sexes.

Ce rapport examine également les réponses des gouvernements à la crise de la COVID-19 et la manière dont la pandémie a affecté les femmes au travail et à la maison, en mettant l’accent sur la garde des enfants, l’accès à la justice, ainsi que la santé et la sécurité, souligne la même source notant que ledit rapport constate que de nombreux gouvernements ont mis en place des mesures afin d’aider les femmes qui travaillent à faire face à certains des effets de la pandémie. Par exemple, avant la pandémie, moins d’un quart des économies passées en revue dans le rapport garantissaient légalement aux parents salariés un congé pour la garde des enfants. Depuis lors, en raison de la fermeture des écoles, près de 40 pays supplémentaires à travers le monde ont introduit un congé ou des prestations sociales en vue d’aider les parents à s’occuper de leurs enfants. Pourtant, ces mesures sont probablement insuffisantes, que ce soit pour relever les défis auxquels sont déjà confrontées beaucoup de mères qui travaillent ou pour surmonter la crise des services de garde d’enfants.

La pandémie a également contribué à une augmentation de la gravité et de la fréquence des violences faites aux femmes. Des recherches préliminaires montrent que, depuis le début de l‘année 2020, des gouvernements ont introduit environ 120 nouvelles mesures, notamment l’ouverture de lignes d’assistance téléphonique, des services d’assistance psychologique et des refuges pour mettre les femmes à l’abri de la violence. Certains gouvernements ont également pris des mesures pour assurer un accès à la justice de multiples façons, notamment en déclarant urgents les dossiers relevant du droit de la famille durant le confinement et en autorisant les audiences à distance pour les affaires familiales. Néanmoins, les pouvoirs publics peuvent encore aller plus loin afin de mettre en place des mesures visant à s’attaquer aux causes profondes de ces violences.

Malgré la pandémie, 27 économies de toutes les régions et catégories de revenu ont promulgué des réformes dans tous les domaines et ont augmenté le nombre de bonnes pratiques en matière de législation dans 45 cas au cours de l’année couverte par le rapport. La majorité des réformes introduisait ou modifiait des lois affectant la rémunération et la parentalité.

Toutefois, la parentalité est également le domaine qui laisse le plus de place à l’amélioration au niveau mondial. Cela comprend le congé parental rémunéré, la question de savoir si les prestations sociales sont gérées par l’État et si le licenciement des femmes enceintes est interdit. Des réformes sont aussi requises pour surmonter les restrictions auxquelles se heurtent les femmes dans le type d’emploi, les tâches et les heures qu’elles sont autorisées à effectuer, qui les cantonnent dans des emplois moins bien rémunérés. Enfin, dans 100 économies, la législation n’exige pas une rémunération égale pour les hommes et les femmes s’acquittant d’un travail d’une même valeur.

Pour arriver à l’égalité juridique entre les sexes, il faut un effort commun des pouvoirs publics, de la société civile et des organisations internationales, entre autres. Toutefois, les réformes juridiques et réglementaires peuvent servir de catalyseur important pour améliorer la vie des femmes ainsi que celle de leur famille et de leur communauté. De meilleures performances dans les domaines mesurés par le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit sont associées à une réduction de l’écart entre les sexes dans les résultats en matière de développement, à une plus grande participation des femmes au marché du travail, à une diminution des emplois précaires et une plus forte représentation des femmes dans les parlements nationaux, conclut le communiqué.

 

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