Atelier BBNJ : Le Maroc et l’Afrique s’unissent pour la conservation des ressources marines

Le Maroc a accueilli, ce lundi à Rabat, un atelier régional dédié à l’Accord sur la biodiversité des zones marines situées au-delà des limites de la juridiction nationale (BBNJ), un texte international qui vise à promouvoir la conservation et l’utilisation durable des ressources marines dans ces espaces. L’événement a rassemblé plus de 120 participants, dont des représentants de près de 30 États africains, ainsi que des experts en biodiversité marine et des responsables gouvernementaux.

Lors de l’ouverture de l’atelier, la Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, chargée de la Pêche maritime, Zakia Driouich, a souligné l’importance de cet accord pour la préservation des océans et la gestion durable des ressources marines. Elle a également mis en avant le rôle actif du Maroc dans la consolidation d’une vision africaine concertée autour des principaux enjeux de l’accord, notamment la création d’aires marines protégées, le partage équitable des ressources génétiques marines et la mise en place de mécanismes d’évaluation des impacts environnementaux.

« L’Accord BBNJ constitue une avancée majeure pour la préservation des océans et la promotion d’une économie bleue inclusive et durable », a déclaré Mme Driouich. Elle a également rappelé l’engagement du Royaume, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à renforcer la coopération régionale et à promouvoir une vision africaine commune pour le développement durable des océans.

Parmi les initiatives phares du Maroc, la Secrétaire d’État a cité l’Initiative Royale visant à offrir aux États africains enclavés un accès stratégique à l’Atlantique. « Cette vision, fondée sur une solidarité agissante et un développement inclusif, reflète l’ambition commune de surmonter les contraintes géographiques et de renforcer la coopération régionale, permettant ainsi à ces pays de bénéficier pleinement des opportunités offertes par l’économie océanique », a-t-elle expliqué.

Le chef de délégation adjoint de l’Union européenne (UE), Daniele Dotto, a salué les efforts des États africains dans l’élaboration de l’accord BBNJ, en particulier les Seychelles, qui ont été les premières à le ratifier. Il a également annoncé que l’UE financera un programme de 40 millions d’euros sur six ans pour soutenir la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité en haute mer.

« Nous travaillons actuellement sur le premier volet de ce programme, en mettant l’accent sur l’assistance technique destinée à soutenir les efforts nationaux et régionaux des pays en développement dans le domaine de la conservation et de l’utilisation durable de la haute mer », a déclaré M. Dotto.

La coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Maroc, Nathalie Fustier, a souligné que l’accord BBNJ constitue un outil supplémentaire pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030. « L’adoption de cet accord illustre la centralité du multilatéralisme et de la coopération internationale », a-t-elle déclaré, en insistant sur la nécessité d’une mobilisation collective pour sa mise en œuvre effective.

Charlotte Salpin, représentante du Bureau des affaires juridiques des Nations Unies, a quant à elle salué le rôle clé du Maroc en tant que coordinateur du groupe africain pour le renforcement des capacités et le transfert de technologies marines. « Grâce à la participation active et compétente des États africains, l’accord aborde un certain nombre de questions d’une importance cruciale pour l’Afrique », a-t-elle affirmé.

L’atelier, organisé par la Division des Affaires Maritimes et du Droit de la Mer des Nations Unies, avec le soutien de l’UE, a pour objectif de renforcer la compréhension des dispositions de l’Accord BBNJ, signé par le Maroc en septembre 2023. Il vise également à identifier les besoins institutionnels et juridiques nécessaires à une mise en œuvre efficace, et à accompagner les États dans leur préparation à l’adhésion et à la ratification de cet instrument juridique.

« Cet atelier est une opportunité unique pour les États africains de partager leurs expériences et de définir des actions concrètes pour la mise en œuvre de l’accord », a conclu Mme Driouich.

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