Afrique du Sud.. Deux organisations de défense de l’environnement assignent en justice le gouvernement
Deux organisations de défense de l’environnement ont annoncé lundi avoir assigné en justice le gouvernement sud-africain pour avoir «violé le droit» des citoyens à respirer un air sain dans le nord-est charbonnier du pays. GroundWork, organisation d’Afrique australe, et Vukani, basée en Afrique du Sud, exigent des autorités «des mesures urgentes pour traiter la forte pollution de l’air et (…) pour protéger notre droit à un air propre».
Selon lesdites organisations, le gouvernement a «échoué à réduire les niveaux mortels de pollution de l’air» dans la région du Highveld, située à cheval entre les provinces du Mpumalanga et du Gauteng. Il «a violé le droit constitutionnel à un environnement sain pour la population».
Pour information, le Mpumalanga abrite 83% de la production de charbon de l’Afrique du Sud et l’entreprise publique d’électricité Eskom possède, dans le Highveld ou à proximité, 12 de ses 15 centrales à charbon.
Selon une enquête indépendante citée par les deux ONG, ces 12 sites plus une raffinerie de pétrole et une centrale de liquéfaction du charbon ont été responsables de l’essentiel de la pollution atmosphérique dans la région en 2016, où elles ont causé cette année-là de 305 à 650 décès prématurés.
D’après un rapport de Greenpeace paru fin 2018, le Mpumalanga possède le groupe de centrales électriques au charbon le plus polluant du monde, produisant des niveaux record de dioxyde d’azote.
Les deux ONG accusent en outre le gouvernement de ne pas respecter ses engagements en termes de pollution. En 2012, le ministère de l’Environnement avait publié un plan pour la gestion de l’air dans la région. «Mais peu a été fait», dénoncent les ONG.
La nouvelle ministre de l’Environnement, Barbara Creecy, a reconnu lundi qu’il y avait des «problèmes de qualité de l’air» dans la zone. Mais elle s’est prononcée pour des discussions «en dehors des tribunaux» pour les résoudre.