Par Khalid Fakhir
Le Conseil de gouvernement a récemment validé un projet de décret qui, à première vue, pourrait sembler technique, mais qui révèle en réalité une avancée significative dans la gestion territoriale et le renforcement de la proximité entre les citoyens et leurs institutions professionnelles. Le décret n° 2.24.1145, modifiant le précédent texte de 1993, transfère l’arrondissement de Chefchaouen de la compétence du Conseil régional de Tanger à celui de Tétouan. Cette décision, défendue par la ministre Fatima Zahra Mansouri, marque un pas décisif dans l’amélioration des services offerts par les instances des architectes au Maroc.
Une décision de bon sens
La logique qui sous-tend ce transfert est claire : réduire la distance géographique entre les architectes et leurs zones d’intervention. Chefchaouen, située à seulement 60 km de Tétouan contre 120 km de Tanger, dépend également de la juridiction de l’Agence urbaine de Tétouan. Ce rapprochement, qui répond à une demande formulée par le Conseil régional de Tétouan et validée unanimement par le Conseil national des architectes, vise à garantir un suivi technique de proximité pour les projets en cours.
En d’autres termes, cette réforme permettra de fluidifier les démarches administratives, de renforcer l’accompagnement des architectes dans une région en pleine expansion et d’assurer un meilleur suivi des chantiers de développement local.
Une ambition nationale pour une architecture durable
Au-delà de ce transfert de compétence, cette initiative s’inscrit dans une dynamique nationale plus large. La ministre Mansouri a réitéré l’engagement de son département à moderniser le secteur de l’architecture tout en respectant les traditions et les spécificités historiques du pays. Sous les hautes instructions royales, le Maroc s’efforce de trouver un équilibre entre préservation du patrimoine et innovation architecturale, un défi que les 13 conseils régionaux des architectes s’attèlent à relever chaque jour.
Une opportunité pour Chefchaouen
Cette réforme offre à Chefchaouen l’opportunité d’accélérer ses projets d’aménagement et d’urbanisme. Connu pour ses ruelles bleues emblématiques, ce joyau du nord du Maroc doit pouvoir compter sur des ressources humaines qualifiées et une assistance de proximité pour répondre aux défis de son développement urbain, tout en préservant son identité unique.
Un exemple à suivre
Cette décision, bien qu’encore à ses débuts, pourrait inspirer d’autres secteurs où la proximité est essentielle à l’efficacité des services. L’architecture, métier à la croisée de la technique et de la créativité, ne peut prospérer sans une organisation territoriale optimisée.
Avec cette réforme, le Maroc envoie un signal fort : celui d’un État à l’écoute des besoins locaux, déterminé à donner à chaque région les moyens de son développement. Chefchaouen, désormais sous l’aile de Tétouan, ne peut qu’en ressortir gagnante.
