Gestion de l’eau : le Maroc déploie une stratégie ambitieuse face aux défis hydriques

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réaffirmé, mardi à Riyad, l’importance stratégique de la gestion des ressources en eau pour le Maroc, sujet qui bénéficie d’un suivi personnel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Lors du Sommet One Water, où il représente le Souverain, M. Akhannouch a exposé les axes d’un programme national ambitieux, doté d’un budget de plus de 14 milliards de dollars, pour garantir l’accès durable à l’eau potable et à l’irrigation.

Cinq axes stratégiques pour une gestion durable de l’eau

1. L’autoroute de l’eau

Le Maroc a entrepris des projets majeurs pour interconnecter ses bassins hydrauliques. La première phase de l’autoroute de l’eau, reliant les bassins de Sebou et du Bouregreg, permet le transfert quotidien d’un million de mètres cubes d’eau entre le Nord et le Centre du Royaume.

2. Dessalement de l’eau de mer

Quatorze stations de dessalement, dont celles d’Agadir et de Dakhla, sont déjà opérationnelles, tandis que 16 autres, notamment à Casablanca et Rabat, sont en cours de développement dans le cadre de partenariats public-privé. Ces infrastructures permettront d’atteindre une capacité de 1,7 milliard de mètres cubes par an d’ici 2030.

3. Ressources en eau non conventionnelles

Le Maroc mise également sur la réutilisation des eaux usées traitées, particulièrement pour l’irrigation des espaces verts dans des villes comme Rabat, Marrakech et Agadir.

4. Efficacité dans l’irrigation agricole

Sous le Plan Maroc Vert, près d’un million d’hectares ont été équipés de systèmes d’irrigation modernes, dont 650 000 hectares en goutte à goutte, économisant plus de 2 milliards de mètres cubes d’eau. Avec la stratégie Génération Green, cette superficie devrait atteindre un million d’hectares d’ici 2030.

5. Politique des barrages

Depuis les années 1960, le Royaume a adopté une politique proactive de construction de barrages. Aujourd’hui, 154 grands barrages offrent une capacité de stockage de 20 milliards de mètres cubes. Avec 17 nouveaux barrages en cours, la capacité totale atteindra 25 milliards de mètres cubes à l’horizon 2030.

Malgré ces avancées, Aziz Akhannouch a reconnu que les défis liés au stress hydrique restent nombreux. Le Maroc entend y répondre par des investissements innovants, une action participative renforcée, et un recours accru au partenariat public-privé.

Grâce à cette approche globale et proactive, le Royaume se positionne comme un modèle en matière de gestion durable de l’eau, malgré un contexte marqué par des défis climatiques croissants.

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