Stabilité financière en Afrique : entre incertitudes climatiques, géoéconomiques et innovations technologiques

La 4ᵉ édition du Symposium Régional de Haut Niveau sur la Stabilité Financière, tenue les 26 et 27 novembre, a réuni experts et régulateurs pour aborder les défis émergents menaçant l’équilibre des systèmes financiers africains. Sous le thème « Stabilité Financière en Afrique à l’épreuve des incertitudes géoéconomiques et des risques émergents », cet événement a exploré les impacts du changement climatique, des tensions géopolitiques et des transformations technologiques sur la résilience économique.

Selon Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib (BAM), le Maroc subit déjà les effets récurrents du changement climatique, notamment à travers des périodes de sécheresse, un stress hydrique aigu et des inondations répétées. Pour répondre à ces défis, BAM a adopté une directive en 2021 incitant les banques marocaines à intégrer pleinement les risques climatiques dans leurs stratégies et processus de gestion des risques.

En partenariat avec la Banque mondiale, BAM a également mené une étude inédite sur les risques climatiques dans le secteur bancaire, dont les résultats, publiés en avril 2024, ouvrent la voie à des actions concrètes. Par ailleurs, d’autres institutions marocaines, comme l’AMMC et l’ACAPS, ont édicté des cadres pour favoriser des pratiques durables, notamment via des guides sur l’investissement socialement responsable ou des rapports ESG obligatoires.

Outre les risques climatiques, M. Jouahri a mis en lumière les transformations profondes redéfinissant l’échiquier mondial :
– La fragmentation géoéconomique et la montée du protectionnisme : Ces phénomènes impactent les chaînes d’approvisionnement et augmentent les tensions internationales.
– La digitalisation et l’intelligence artificielle : Si ces technologies offrent des opportunités, elles posent également des défis en termes de régulation et d’adaptation des cadres existants.

Face à ces changements, BAM a adopté une approche proactive en matière de cryptoactifs. Un projet de loi visant à encadrer ces innovations est en cours d’adoption, tandis que des études explorent le potentiel des monnaies digitales de banques centrales (CBDC) pour promouvoir l’inclusion financière.

Ce symposium, composé de panels, de débats et de sessions, a permis un partage d’expertise sur la supervision macroprudentielle et les stratégies de résilience financière. Il a aussi souligné l’importance de la coopération régionale pour surmonter les incertitudes géoéconomiques et mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux risques émergents, notamment climatiques et technologiques.

Avec des initiatives ambitieuses et une vigilance accrue, les régulateurs africains entendent relever ces défis complexes tout en assurant une transition vers une stabilité financière durable et inclusive.

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