Le géant pétrolier espagnol Cepsa menace de privilégier les investissements au Maroc plutôt qu’en Espagne

Le géant pétrolier espagnol Cepsa prévient qu’il pourrait donner la priorité aux investissements dans l’hydrogène au Maroc plutôt qu’en Espagne si Madrid rend permanente une taxe temporaire sur l’énergie.

La compagnie pétrolière espagnole Cepsa prévient qu’elle pourrait « donner la priorité » aux investissements dans l’hydrogène au Maroc et dans d’autres pays plutôt qu’en Espagne si le gouvernement espagnol rend permanente une taxe temporaire sur l’énergie, selon un rapport du journal espagnol El Mundo.

Cepsa, deuxième plus grande compagnie pétrolière espagnole, a déclaré qu’une hausse permanente des taxes aurait un « effet très significatif sur la rentabilité des projets d’hydrogène ». Cela pourrait conduire l’entreprise à ralentir les investissements prévus en Espagne et à donner la priorité aux projets d’hydrogène vert au Maroc, en Algérie, au Brésil et aux États-Unis, initialement prévus pour une phase ultérieure de son plan stratégique.

Le groupe pétrolier avait annoncé des investissements de 3 milliards d’euros dans l’hydrogène en Espagne dans le cadre de son plan « Positive Motion », dont un grand projet en Andalousie. Ces investissements sont désormais incertains en raison du litige fiscal, a indiqué Cepsa.

Le PDG de Cepsa, Maarten Wetselaar, a souligné à plusieurs reprises que les projets de l’entreprise dépendaient d’un « cadre réglementaire stable ». Rendre permanente la taxe temporaire sur l’énergie, comme l’a proposé le gouvernement espagnol, porterait atteinte à cette stabilité, selon Cepsa.

Le gouvernement régional d’Andalousie, qui a fortement soutenu le projet d’hydrogène de Cepsa à Huelva, a menacé d’intenter une action en justice contre le Pays basque s’il était autorisé à appliquer un taux d’imposition plus bas pour attirer les investissements d’autres régions.

En réponse aux avertissements de Cepsa, la vice-première ministre et ministre des Finances espagnole, María Jesús Montero, a accusé la compagnie pétrolière de « réagir de manière excessive et d’hyperventilation ». Elle a déclaré qu’il était normal que le secteur réagisse de cette manière face à des impôts plus élevés, mais a fait valoir que les profits élevés de l’industrie justifiaient une contribution fiscale plus importante pour financer les services publics.

Toutefois, Montero a déclaré que le gouvernement était ouvert à l’idée d’offrir des incitations pour poursuivre les investissements dans la transition énergétique de l’Espagne, même avec une taxe plus élevée.

Cepsa, comme Repsol, Galp et BP, estime que 16 milliards d’euros d’investissements dans le secteur énergétique espagnol d’ici 2030 sont désormais menacés par l’incertitude fiscale. Cepsa est détenu à 62 % par Mubadala, le fonds souverain des Émirats arabes unis, et à 38 % par la société d’investissement américaine Carlyle.

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