Béni Mellal-Khénifra: Le wali rappelle les enjeux du stress hydrique

La Commission régionale pour le suivi et la mise en œuvre des projets du Programme national d’alimentation en eau potable et d’irrigation (2020-2027) s’est réunie à Khouribga, sous la présidence du Wali de la région Béni Mellal-Khénifra, M. Khatib El Hebil. Cet événement a rassemblé les gouverneurs des provinces de la région, le président du Conseil régional, ainsi que plusieurs responsables, notamment le directeur de l’Agence du Bassin Hydraulique d’Oum Er-Rbia, et des cadres du Groupe OCP.

Dans son discours d’ouverture, M. El Hebil a rappelé les enjeux critiques du stress hydrique, soulignés dans le discours royal de la Fête du Trône de cette année. Face à une sécheresse prolongée et à l’épuisement des ressources en eau, la région de Béni Mellal-Khénifra enregistre des niveaux alarmants : le taux de remplissage du barrage Al Massira est de seulement 1 %, celui du bassin de l’Oum Er-Rbia à 4 %, et celui de Bin El Ouidane à 5 %. Ces données révèlent une crise imminente qui nécessite une mobilisation immédiate pour garantir un approvisionnement en eau potable.

Le Wali a également évoqué une circulaire du ministère de l’Intérieur, publiée en août dernier, qui met l’accent sur des mesures urgentes pour une gestion rigoureuse de l’eau. Parmi ces mesures figurent la régulation du débit, la restriction des cultures gourmandes en eau (comme la pastèque et l’avocat), ainsi que la lutte contre les fraudes liées aux forages clandestins et à l’utilisation excessive des ressources hydriques.

Les projets de barrages dans la région ont été au cœur des discussions. Dix nouveaux barrages sont prévus, avec la rénovation de douze autres. Le Wali a exhorté les autorités locales et les acteurs concernés à accélérer la réalisation de ces projets, tout en appelant à une modernisation des techniques d’irrigation, notamment via l’adoption de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte et l’installation de citernes d’eau pour les habitants.

L’OCP, à travers l’intervention de son directeur du pôle industriel, a mis en avant ses efforts pour optimiser l’utilisation de l’eau. Le groupe s’engage à réduire de 15 % sa consommation d’eau dans ses activités minières en augmentant le taux de réutilisation des eaux usées à 80 % dans ses processus industriels. Des projets de traitement et de réutilisation des eaux usées sont en cours, avec des investissements s’élevant à plus de 2 milliards de dirhams.

Les interventions ont également porté sur la construction de nouvelles stations de traitement des eaux usées dans des villes comme Khouribga, Fkih Ben Salah, et Beni Mellal. Ces infrastructures permettront d’augmenter la capacité de traitement à 22 millions de mètres cubes par an, réduisant ainsi la pression sur les ressources en eau conventionnelles.

Les différents responsables présents ont exprimé leur engagement à trouver des solutions concrètes et rapides face à cette crise hydrique, tout en sensibilisant la population à l’importance de la gestion rationnelle de l’eau. Les projets et stratégies proposés visent à garantir l’accès à l’eau potable et à protéger les ressources hydriques de la région pour les générations futures.

Le Wali a clôturé la réunion en soulignant l’importance d’accélérer l’exécution des projets et en appelant à une gestion collaborative et responsable de cette précieuse ressource qu’est l’eau.

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