Moins de 5% des prêts bancaires dans les marchés émergents pour le climat, selon la Banque mondiale
Les investissements climatiques dans les marchés émergents représentent moins de 5% des portefeuilles cumulés des banques, selon un récent rapport de la Banque mondiale. Ce constat alarmant souligne l’insuffisance des financements pour les initiatives climatiques dans les pays en développement, où les banques dominent le secteur financier. La Banque mondiale appelle donc les institutions financières à intensifier leur soutien aux projets sobres en carbone et résilients face au changement climatique.
Le rapport met en évidence l’impact significatif que le changement climatique pourrait avoir sur les perspectives économiques et les résultats de développement dans les marchés émergents et les économies en développement (EMDE). Pour atténuer ces effets, il est crucial de mobiliser des investissements bien plus importants que ceux actuellement alloués à la lutte contre le changement climatique dans ces régions.
Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale chargé des politiques de développement et des partenariats, souligne les importants déficits de financement auxquels font face les EMDE pour les investissements climatiques. Il plaide pour une intensification des actions climatiques, en mettant l’accent sur la mobilisation des investissements privés pour combler ces déficits.
Pour accroître le volume des « prêts climatiques », le rapport recommande de mettre en place des taxonomies vertes et durables. Ce système de classification permettrait de mieux identifier les activités et investissements qui contribuent aux objectifs environnementaux, facilitant ainsi l’orientation des financements vers des projets verts.
Le rapport révèle une disparité importante entre les EMDE et les économies avancées en matière de financement climatique. Alors que les investissements climatiques représentent 10% des portefeuilles dans les EMDE, ce chiffre atteint 76% dans les économies avancées. Cette différence souligne l’urgence de renforcer les mécanismes de financement dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Le rapport « Finance et Prospérité 2024 », premier d’une série annuelle, analyse les vulnérabilités du secteur financier dans les EMDE et propose des recommandations pour renforcer la résilience financière face aux défis climatiques. Parmi ces recommandations figurent l’accroissement des réserves des banques, l’amélioration de l’efficacité des filets de sécurité financière, la réalisation de tests de résistance, et la mise en place d’outils essentiels pour soutenir les investissements climatiques.
L’insuffisance des prêts bancaires dédiés aux investissements climatiques dans les marchés émergents représente un défi majeur pour le développement durable. Le rapport de la Banque mondiale appelle à une mobilisation accrue des ressources, tant publiques que privées, pour répondre aux besoins croissants en matière de financement climatique et soutenir la transition vers une économie plus verte et résiliente dans ces régions.