La flexibilité du marché immobilier marocain : Analyse d’Amine Mernissi
La baisse globale de l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) de 0,4% au deuxième trimestre 2024 a suscité des réflexions quant à la dynamique du marché immobilier marocain.
Cette tendance, qui englobe le résidentiel, le foncier et le professionnel, met en lumière la flexibilité et l’adaptabilité de ce secteur.
Selon Amine Mernissi, expert en immobilier et fondateur de www.reponsimmo.com, cette évolution reflète particulièrement les spécificités du marché de l’immobilier de seconde main, qui semble moins affecté par les fluctuations des coûts de construction.
La résilience du marché de seconde main
M. Mernissi souligne que le segment de l’immobilier de seconde main a montré une certaine résilience face à la hausse des coûts des matériaux de construction et à la cherté du foncier.
En effet, ce secteur offre aux acheteurs des opportunités d’acquisition plus adaptées à leur pouvoir d’achat, permettant ainsi une certaine stabilisation du marché résidentiel malgré les pressions économiques.
Cette situation est particulièrement bénéfique pour les ménages à la recherche de biens immobiliers accessibles, éloignant ainsi le risque d’une stagnation prolongée dans les transactions immobilières.
D’un autre côté, le secteur de l’immobilier professionnel connaît une demande croissante, principalement en raison des perspectives économiques positives liées à l’organisation de la Coupe du Monde 2030.
M. Mernissi fait remarquer que les préparatifs de cet événement mondial engendrent une modernisation des infrastructures nationales, ouvrant la voie à de nouveaux chantiers et marchés publics.
Cette dynamique, en stimulant la création d’entreprises, génère une demande accrue pour les espaces professionnels, promettant ainsi une croissance soutenue pour ce segment.
L’attrait du foncier dans un contexte de forte demande
Le marché foncier, quant à lui, a enregistré une hausse notable de 25,6% des transactions en glissement annuel, attribuée en grande partie à la mise en œuvre du Programme Royal d’aide directe au logement.
Ce programme, nécessitant un besoin croissant en terrains, répond à une forte demande, avec 84 500 demandes et 17 000 bénéficiaires à ce jour.
M. Mernissi explique que l’investissement foncier, qu’il soit opportuniste ou destiné à la construction, est perçu comme un choix sécurisé par les investisseurs, renforcé par les préparatifs de la Coupe du Monde 2030.
Les villes hôtes de cet événement attirent particulièrement l’attention, car elles sont anticipées comme des zones de développement urbain accéléré, où les terrains sont susceptibles de voir leur valeur augmenter.
Le marché immobilier marocain continue de démontrer sa capacité d’adaptation face aux défis économiques et aux opportunités à venir.
La baisse de l’IPAI reflète une réaction plus marquée dans le secteur résidentiel, tandis que le secteur professionnel bénéficie des perspectives économiques à long terme.
Le prochain trimestre, marqué par la saison estivale et l’afflux des Marocains résidant à l’étranger (MRE), pourrait apporter de nouvelles évolutions à suivre de près.