Les ingénieurs marocains réclament une réforme profonde de leur profession

Les 9 et 21 mai derniers, l’Union nationale des ingénieurs marocains (UNIM) a organisé des grèves et des sit-in devant le Parlement à Rabat. Ces actions visaient à attirer l’attention sur les défis auxquels sont confrontés les ingénieurs marocains et à demander une intervention urgente de l’Exécutif. Aziz Hilali, membre du comité administratif de l’UNIM et président de l’Alliance des ingénieurs istiqlaliens, souligne l’urgence de structurer la profession d’ingénieur au Maroc, à l’instar de la médecine et de l’architecture, rapporte Laquotidienne.ma.

« Être ingénieur, c’est assumer la responsabilité de nos actes professionnels. Toutefois, lorsque nous travaillons dans des bureaux d’études dirigés par des particuliers, nous perdons cette responsabilité et ne bénéficions pas d’assurance professionnelle.

L’organisation de la profession garantirait l’autonomie d’action et l’indépendance de l’ingénieur, offrant ainsi plus de garanties aux clients », explique Hilali.

Les ingénieurs marocains estiment que le cadre actuel ne leur permet pas d’exercer leur métier dans des conditions adéquates, ce qui entraîne une fuite des talents vers l’étranger en quête de meilleures opportunités.

Hilali mentionne deux revendications principales. La première concerne la révision du statut des ingénieurs dans la fonction publique. « Le statut actuel, datant de l’époque du gouvernement de Abbas El Fassi, doit être révisé pour refléter l’évolution de notre profession et améliorer les conditions de travail, notamment par une formation continue », insiste-t-il.

La deuxième revendication concerne l’augmentation des salaires. « Les ingénieurs doivent être justement rémunérés pour leur implication dans les divers projets et études. Nous demandons une convention collective-type qui garantirait un salaire minimum aligné sur celui de l’État pour les ingénieurs du secteur privé », plaide Hilali.

De son côté, Abderrahim Handouf, président de l’UNIM, déplore que chaque année, entre 600 et 800 ingénieurs formés au Maroc partent travailler à l’étranger.

Il souligne que le Maroc a un besoin urgent d’ingénieurs pour relever les défis de la transformation digitale, de la transition énergétique et de la souveraineté alimentaire et sanitaire. Pourtant, les conditions actuelles ne permettent pas de retenir ces talents essentiels.

Handouf appelle également à la création d’un Ordre des ingénieurs pour mieux réguler la profession. « Nous ne savons pas combien d’ingénieurs exercent au Maroc, surtout dans le secteur privé, faute d’un Ordre professionnel.

Un tel organisme permettrait de recenser les ingénieurs, de vérifier les diplômes, d’évaluer les besoins en formation et d’influencer les politiques liées à l’ingénierie », explique-t-il.

L’UNIM continue de plaider pour des réformes structurelles qui garantiront un avenir stable et prospère pour les ingénieurs marocains, indispensable pour le développement économique et technologique du pays.

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