Le tremblement de terre a causé une perte économique de 0,24% au Maroc

Le tremblement de terre qui a frappé le Maroc en septembre dernier et fait près de 3 000 morts a eu un impact modéré sur l’économie nationale, causant une perte de 0,24 %, selon les données du Policy Center for the New South. Cette institution, formée par un groupe d’experts marocains, a pour objectif de contribuer à l’amélioration des politiques publiques économiques et sociales au Maroc et dans le reste de l’Afrique, cité par le journal électronique espagnole Atalatar.
Le rapport du centre, qui analyse le poids financier du séisme et les efforts de reconstruction, note que le tremblement de terre entraînera une baisse de 1,3 % du PIB de Marrakech-Safi et de 10,2 % de l’activité économique dans la province d’Al-Haouz, les zones les plus touchées par le séisme.
« De ces estimations, on peut déduire que le séisme du 8 septembre 2023 a été davantage une tragédie humaine avec des pertes économiques modérées, notamment au niveau macroéconomique », indiquent les chercheurs de l’institution, qui précisent que cette conclusion « est confortée par l’analyse de certains indicateurs financiers de haute fréquence qui démontrent la résilience de l’économie marocaine après la catastrophe naturelle ».
Le rapport aborde également le programme gouvernemental de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées. Cette initiative publique alloue 120 milliards de dirhams d’aide d’urgence à court terme pour les ménages des zones touchées et un soutien financier pour la reconstruction des logements et des infrastructures à mettre à niveau à moyen et long terme. Ce programme vise également à promouvoir l’activité économique dans d’autres provinces du Haut Atlas.
Les chercheurs ont évalué les deux phases de ce projet gouvernemental. La première se concentre sur les efforts de secours immédiats, y compris les compensations financières aux familles pour la nourriture et le logement, ainsi que la réparation des routes et d’autres infrastructures. La seconde phase est axée sur les améliorations à long terme, notamment la construction de meilleures routes et écoles et la création d’emplois dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme.

« Nous avons évalué l’impact économique du programme de redressement à travers ses deux principaux piliers, en considérant différentes hypothèses pour le schéma de financement du second pilier, allant d’une nouvelle injection de fonds dans l’économie (dette) à une réaffectation complète des investissements des pays affectés vers les zones touchées », explique le rapport.
Sur la base de l’engagement du Maroc à maintenir la stabilité macroéconomique, en particulier la viabilité de la dette, et conformément à l’évaluation du ministère des Finances, le centre suggère que la dette du Trésor « devrait décélérer à partir de 2023 pour revenir aux niveaux de 2021 d’ici 2025 ». « Le scénario qui semble le plus probable pour le financement du deuxième pilier (98 milliards de dirhams) suggère de recourir en priorité à la réallocation des investissements plutôt qu’à une augmentation des emprunts », ajoute-t-il.
Dans ce scénario, les chercheurs estiment que le plan de relance de 120 milliards de dirhams n’aura qu’un « léger impact positif sur la croissance au niveau national », avec une hausse moyenne de 0,03% sur la période 2024-2028.
« Pour les provinces du Haut Atlas, des gains de croissance importants sont attendus grâce au plan de relance, quel que soit le scénario de financement », rapportent les chercheurs.
Enfin, le rapport du centre souligne le choix difficile auquel est confronté le gouvernement marocain : se concentrer sur l’aide aux zones les plus touchées, même si cela signifie retirer des fonds des zones plus riches. « Compte tenu de l’intention politique de réduire les disparités régionales et de la nécessité d’aider les régions sous-développées à rattraper le rythme de développement du reste du pays, nous pourrions envisager de donner la priorité à l’équité plutôt qu’à l’efficacité dans de telles circonstances », concluent les chercheurs, selon Atalayar.

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