Le secteur de la construction au Maroc sous pression selon l’Observatoire des PME
Le secteur de la construction au Maroc fait face à une crise imminente, exacerbée par des défis financiers, juridiques et structurels, révèle l’Observatoire des Petites et Moyennes Entreprises. Avec un nombre croissant d’entreprises en faillite et des difficultés persistantes telles que les retards de paiement et les obstacles juridiques, le secteur est confronté à des menaces graves pour son avenir. Une action proactive est nécessaire pour atténuer ces défis et revitaliser ce pilier essentiel de l’économie marocaine.
Le secteur de la construction au Maroc est confronté à une crise imminente, selon les conclusions alarmantes de l’Observatoire des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Cette crise, prévue pour l’année 2024, soulève des défis financiers, juridiques et structurels qui menacent sérieusement son avenir. Le rapport « Info Risque » de l’Observatoire peint un tableau sombre, prévoyant une montée en flèche du nombre d’entreprises en faillite, avec un total estimé de 16 400 d’ici la fin de l’année. Cette prévision place le secteur de la construction juste derrière le commerce en termes d’impact économique, indique-t-on dans le site arabophone Hespress.
Malgré l’instauration de la loi sur les délais de paiement, le taux de faillite des entreprises du secteur continue d’augmenter. Les tribunaux commerciaux sont inondés de demandes de règlement et de liquidation judiciaires. Ces entreprises, qui jouent un rôle crucial dans l’infrastructure et le développement immobilier, sont en proie à une fragilité financière croissante.
Les raisons de cette détérioration sont multiples. La hausse des prix des matières premières, la stagnation des chantiers, la concurrence acharnée sur les marchés publics et les difficultés d’accès au financement bancaire sont autant de facteurs qui contribuent à cette crise. De plus, une gestion administrative inefficace aggrave la situation en exerçant une pression supplémentaire sur la trésorerie des entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises.
La réglementation des délais de paiement, bien que définie par la circulaire n°734, est souvent ignorée dans la pratique. Les entreprises de construction et de travaux publics peinent à honorer ces délais en raison de l’augmentation des coûts de production et de l’impact sur leur liquidité financière.
Les banques, considérant ces entreprises comme des « clients à haut risque », sont réticentes à leur accorder des prêts, ce qui entraîne des retards de paiement dans les contrats de financement. Les conditions économiques difficiles, telles que l’augmentation des prix des matériaux de construction et les délais de paiement prolongés, aggravent cette situation.
Sur le plan juridique, les entreprises se heurtent à des obstacles liés à la législation et aux procédures bureaucratiques. Les retards dans l’obtention de permis de construction et les litiges juridiques ont un impact dévastateur sur leur situation financière, les forçant parfois à suspendre leurs activités.
Pour atténuer ces problèmes, il est crucial que les entreprises recourent à des services de conseil externe et juridique avant de conclure des contrats ou de s’engager dans des projets. Des mesures extrajudiciaires peuvent également être envisagées pour soulager le fardeau financier et faciliter la résolution des litiges. En adoptant une approche proactive, il est possible de stabiliser et de revitaliser ce secteur vital de l’économie marocaine.