Cumul de mandats, premier point noir du Gouvernement Akhannouch…
Tellement flagrant, le constat n’a guère passé inaperçu. Une bonne partie des membres du Gouvernement Akhannouch ont plus d’une casquette, à commencer par le Chef de l’Exécutif, lui-même, qui occupe également la présidence du Conseil Communal d’Agadir. Idem pour Mme Fatima Zahra Mansouri, à la fois Maire du Conseil de la Ville de Marrakech et ministre de l’Habitat. Un département qui a la charge aussi de l’aménagement et de la politique de la ville. Sur la liste notamment, le ministre délégué au ministère de l’Economie et des Finances, Fouzi Lakjaâ qui est aussi président de la Fédération du Foot. Le ministre du Transport et de la Logistique, Benabdejlil est toujours aux commandes de la Direction Générale de Marsa Maroc. La présidente du Conseil de la Ville de Casablanca, Mme Nadia R’mili, elle, aura compris qu’elle est presque impossible de s’occuper à la fois de la Santé et de la Mairie de la ville la plus peuplée du Maroc. D’ailleurs, il vient de se retirer de la Santé pour se consacrer à la capitale économique. Dans tous les cas, les exemples ne manquent pas. On pourrait facilement en déduire que ce point sur le cumul de mandats devrait être débattu comme il se doit pour une meilleure efficacité, réactivité et efficience dans le rendement des ministres du Gouvernement Akhannouch. Néanmoins, il est quand même important de rappeler qu’au Maroc, la loi n’interdit pas le cumul de mandats. Mais éthiquement, ce ne devrait pas être le cas. Car ce qui se passe le souvent c’est de rater les deux. Sinon comment s’occuper à la fois d’une ville comme Casablanca, aux enjeux et attentes de taille, et la Santé, un secteur des plus compliqué. Cela parait sans aucun doute difficile, pour ne pas dire impossible.
Casablanca est, et on ne le dira pas assez, est une ville engloutie dans le désordre total. Malgré en effet la réalisation de quelques chantiers notamment, les trémies, les quelques espaces verts sur la Corniche, la mise en service de nouveaux bus, l’élargissement de lignes du tramway à d’autres quartiers…Casablanca vit toujours au rythme du sous-développement des ses services publics, ses infrastructures, son urbanisme, la sécurité des Bidaouis, la mobilité, le transport urbain, la création d’emploi, l’environnement, l’habitat. Casablanca est une capitale qui ne crée plus d’emplois pour les jeunes du Maroc. Bien au contraire et comme l’a bien souligné le nouveau Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch, Casablanca crée aujourd’hui de la misère et la pauvreté. La propreté de la ville, elle, est un autre débat ! Idem pour l’occupation des espaces publics et l’habitat insalubre. Bref, cette ville qui se veut concurrente des grandes capitales du monde, n’a pourtant toujours pas réussi à s’offrir les fondamentaux : la propreté, une mobilité correcte, la sécurité et une organisation urbaine moderne. Le constat n’étonne d’ailleurs personne. Les Casablancais sont toujours dans l’espoir de voir leur ville reprendre sa beauté et rayonnement d’antan.
Quant au secteur de la Santé, là aussi, les défis sont multiples, compliqués et les relever est une urgence absolue. L’ambiance sociale est agitée avec un personnel toujours aussi mécontent que déçu et fatigué particulièrement en cette période pandémique. Les hôpitaux publics manquent toujours d’infrastructures, d’équipements et de ressources humaines. L’hôpital privé, lui, continue d’arnaquer les citoyens en absence flagrante de la Tutelle…Bref, la Santé au Maroc reste malade, pour ne pas dire chaotique. C’est dire qu’aussi bien pour la Mairie de Casablanca que pour le secteur de la Santé, ce n’est pas le boulot qui manque. Certes. Mais à savoir les gérer comme il se doit, c’est là le véritable challenge. Mais réussi les deux à la fois, la mission semble très difficile. L’expérience du Pjdiste Rebbah, ex-ministre de l’Energie et ex-Maire de Kénitra, en dit long.
En somme, l’on peut dire que le cumul des fonctions au sein du Gouvernement Akhannouch reste un point noir en attendant les jours à venir. Auprès du grand public et des citoyens, la question n’a pas manqué de décevoir…Un premier raté.
K. Fakhir