Silos à céréales : « Bombes à retardement » (2ème partie) Quelques exemples d’explosions et d’incendies dans les silos
Pour illustrer nos propos, nous avons regroupé ci-après quelques sinistres qui se sont produits dans le monde et dont le montant des dommages matériels sont situés entre 10 et 100 Millions de DH.
La description des causes de ces sinistres sont les suivantes :
2.1 – Échauffement de la bande transporteuse
Une bande transporteuse installée au rez-de-chaussée d’un silo à céréales en béton armé a pris feu par suite de la chaleur de friction qui s’est développée. Plusieurs explosions presque simultanées ont suivi, touchant le rez-de-chaussée, des galeries de transport, des bacs ainsi que l’installation de pelletisation voisine.
2.2 – Blocage du convoyeur
Alors qu’on déchargeait le maïs qui se trouvait sur deux allèges, pour en remplir le silo d’un port maritime, le convoyeur s’est bloqué, et le coupe-circuit a interrompu le fonctionnement. La panne ayant été supprimée, on cherchait à remettre en marche le convoyeur lorsqu’une forte explosion, survenue au niveau du toit, a endommagé l’ensemble du silo. Il fallu attendre le lendemain pour obtenir l’extinction de plusieurs feux couvants.
2.3 – Problèmes d’ordre électrique
Un court-circuit a été à l’origine de l’incendie qui a causé de lourds dégâts à un silo à charpente en bois non protégé. Un vent fort a dispersé les cendres qui ont allumé de nouveaux foyers dans les environs et malgré les efforts soutenus de deux cents pompiers, tout un complexe d’immeubles commerciaux a été la proie des flammes.
2.4 – Problèmes de chaleur développée suite à une friction
Une bande transporteuse en service à l’intérieur d’un silo à céréales (protégé et réalisé en matériaux non combustibles) s’est enflammée en cours d’exploitation, par suite de la chaleur de friction développée. L’incendie qui en a résulté a été de plusieurs explosions.
2.5 – Problèmes de chaleur développée suite à une friction
On chargeait sur un navire des pellets de son provenant d’un silo dont les murs en bois comportaient un revêtement métallique; la courroie de l’élévateur à godets s’est bloquée, et le disjoncteur n’ayant pas fonctionné, la poulie motrice ne s’est pas arrêtée. La chaleur produite a été telle que la courroie s’est enflammée. On a tenté vainement de combattre le feu à l’aide d’extincteurs portatifs. C’est à ce moment qu’une tête de sprinkler s’est mise en action , prenant manifestement le feu sous contrôle ; mais son fonctionnement a été interrompu par erreur. Les pompiers auxquels on a finalement eu recours- s’apprêtaient à intervenir lorsqu’une faible explosion a retenti, suivie immédiatement d’une seconde, beaucoup plus grave.
Il a fallu près de deux heures et demie d’efforts pour éteindre le foyer ; deux jours ont été nécessaires pour venir à bout de plusieurs feux couvants.
2.6 – Problèmes de chaleur développée suite au soudage
Un incendie peu important dû, semble-t-il, à un soudage effectué de façon non conforme aux prescriptions a provoqué une série de graves explosions qui ont détruit le bâtiment du silo réalisé en béton armé. L’absence de détendeurs explique l’ampleur des dommages.
2.7 – La foudre
La foudre est tombée sur un silo à céréales, provoquant une explosion suivie d’un incendie et causant de nombreux dégâts. Le silo constitué par du béton armé et de l’acier, et d’une capacité de 140 000 m3, contenait de l’orge et des fourrages. Pour combattre le feu, il a fallu faire appel à plus de cent pompiers équipés d’un matériel d’extinction très important comprenant un bateau-pompe.
2.8 – L’inflammation de poussière de céréales
L’inflammation de poussière de céréales ou de poudre d’antibiotiques a été à l’origine de l’explosion qui est survenue dans un silo renfermant des fourrages. Vingt-quatre réservoirs contenant des pellets de maïs ou de lucerne devaient être placés à l’intérieur de trois silos faisant partie de l’installation. A proximité directe des silos se trouvait un entrepôt en béton de construction légère, situé à 20 m environ d’un bâtiment à usage de bureaux.
2.9 – Système de détection d’incendie adéquat
Un système de détection incendie automatique qui équipait un silo à charpente en bois, non protégé et non exploité au moment où le feu a pris naissance, a permis d’alerter les pompiers immédiatement. Les flammes ont pu être très rapidement maîtrisées.
Mohamed Jamal BENNOUNA Ingénieur
Expert et Docteur en Droit
Professeur associé au CNAM – Paris Email :