La modernisation de la ville doit respecter le paysage urbain historique (panélistes)
La modernisation de la ville doit passer par le respect de l’intégrité et de l’authenticité de toutes les strates du paysage urbain historique, ont souligné les participants à un atelier technique tenu, jeudi à Rabat, à l’initiative de la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat, présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa.
Les experts ont aussi mis l’accent sur la nécessité de préserver les paysages urbains historiques en encourageant la création architecturale par l’adoption de prescriptions législatives et réglementaires souples et claires, ainsi que d’assurer une articulation harmonieuse entre les quartiers historiques et les quartiers modernes des villes, notamment à travers les documents d’urbanisme.
Les panélistes, qui ont participé à cet atelier technique sous le thème « Enjeux et potentiel de l’intervention dans les ensembles urbains historiques », ont jugé essentiel de faire de la recommandation de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique une plateforme de dialogue mutuel et constructif entre l’ensemble des acteurs, lors des interventions contemporaines en milieu patrimonial.
D’après les mêmes experts, il faut appréhender le patrimoine en tant que source d’enrichissement des projets et non pas un obstacle à l’innovation et à la créativité, ainsi que de concevoir les interventions urbaines et architecturales contemporaines en tant qu’opportunités de développement de la qualité des tissus patrimoniaux et non pas une menace à leur dimension historique, avérée ou potentielle.
Ainsi, les agences urbaines doivent bénéficier d’un accompagnement permettant d’intégrer la dimension patrimoniale dans les missions en lien avec le développement des ensembles urbains, tout en encourageant les études professionnelles et académiques dans le domaine de l’innovation et la créativité relatives aux formes et types d’architectures contemporaines adaptés aux ensembles urbains historiques de manière à préserver leurs valeurs patrimoniales et à améliorer les conditions de vie de la population.
L’organisation de cet atelier technique s’inscrit dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire de « La Recommandation concernant le paysage urbain et historique », adoptée en novembre 2011 par la Conférence Générale de l’UNESCO. Des célébrations qui s’ouvrent ce 20 mai par cet atelier technique et qui se poursuivront jusqu’au mois de novembre.
Structuré en deux panels, « La créativité entre l’impératif de sauvegarde du patrimoine et le renouveau urbain » et « Enjeux et potentiel de l’intervention dans les sites patrimoniaux », cet atelier a constitué une plateforme de débat et d’échanges autour de la thématique.
Il a permis également de transcender, à travers les interventions des différents panélistes, les pratiques de gestion urbaine exclusivement dédiée à la préservation des tissus, ainsi que la mise en valeur de nouveaux outils de protection des attributs de la valeur patrimoniale de tout ensemble urbain et plus spécifiquement ceux de la valeur universelle exceptionnelle (V U E) d’un site comme celui qu’abrite la ville de Rabat.
Depuis l’inscription de Rabat au patrimoine mondial de l’humanité en 2012, la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat, sous la présidence de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, a été consacrée en tant qu’organe transversal de coordination des actions de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine prévu par le plan de gestion, outil de gouvernance du bien inscrit par l’UNESCO.
La Fondation a pour vocation de perpétuer et de transmettre les valeurs historiques, architecturales, artistiques, paysagères, matérielles et immatérielles inhérentes au Patrimoine Culturel de Rabat. Pour ce faire, elle assure la veille des projets en cours et existants, favorise la synergie entre les acteurs concernés par la sauvegarde du patrimoine et œuvre pour la sensibilisation, la promotion et l’évaluation de l’état de conservation du patrimoine.