Post-Covid-19.. Les pays de la région MENA doivent donner la priorité à leurs systèmes économiques
La reprise pourrait offrir aux pays de la région MENA la possibilité de réformer leurs systèmes économiques, de réseauter avec plus de travailleurs et d’entreprises et de renforcer les activités de leur économie numérique, indique un article intitulé «Coronavirus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord».
Le virus affecte les emplois par son effet sur l’offre de main-d’œuvre, notamment par la santé des travailleurs, leur capacité de se déplacer et de se déplacer, et son impact sur les activités commerciales. Il affaiblit la demande de biens et de services, réduit l’offre d’intrants, conduit à des contraintes de liquidité et accroît l’incertitude et les incertitudes, soulignent Dalal Moosa et Federica Saliola, les auteurs de cet article publié récemment sur le site BANQUEMONDIAL.ORG.
Cette situation peut créer des défis majeurs, notamment pour la région, pour plusieurs raisons : la faiblesse du secteur privé en raison de la domination de l’État sur l’activité économique et la concurrence limitée ; L’économie numérique demeure balbutiante dans la région MENA ; la région est particulièrement tributaire des importations, qui représentent 39% du PIB, soit un chiffre supérieur à toutes les autres régions en développement ; l’effondrement des cours du pétrole fragilise les pays exportateurs de la région MENA. Pour toutes ces raisons, il est encore plus urgent aujourd’hui d’aider les travailleurs et les entreprises, et de stimuler l’économie numérique, précisent-elles.
Pour atténuer le choc, les États ont misé sur un élargissement de l’aide sociale. Ces États pourraient également soutenir les travailleurs en élargissant leurs mesures de soutien des salaires, tout en veillant à préserver un secteur privé formel déjà peu développé. Cependant, nuancent-elles, ces systèmes pâtissent de problèmes de capacité. Des réformes à court terme pourraient jeter les bases nécessaires à leur amélioration et au renforcement de leur efficacité à long terme.
Concernant les entreprises, seuls les pays du CCG semblent avoir commencé à les soutenir, probablement en raison de leur plus grande marge de manœuvre budgétaire. Il est indispensable cependant que d’autres pays en fassent autant, en raison de la part importante des microentreprises et des PME dans le secteur privé et de la proportion de travailleurs qu’elles emploient, affirment-elles.
La région peut également investir dans la transformation numérique. Elle peut accroître sa capacité de riposte en s’appuyant sur les outils numériques, notent les auteurs de l’article, ajoutant que, grâce aux technologies digitales, le télétravail peut se généraliser et les entreprises accroître leur résilience opérationnelle. Sans oublier l’accès à la santé, où le numérique joue également un rôle important.
Et de conclure qu’il reste beaucoup à faire pour saisir ces opportunités et mettre en place l’infrastructure numérique nécessaire. En effet, les internautes de la région MENA sont parmi les plus mal desservis au monde. La finance numérique demeure quasi inexistante, tout comme les paiements numériques entre administration et particuliers.